Archives de catégorie : Lectures

Finituen-attendant-bojangles-223x330de, cette petite maison d’édition bordelaise, n’avait édité que 4 romans arrivés par la Poste quand le manuscrit d’Olivier Bourdeaut leur parvient. Coup de coeur. Avant parution, ils le proposent à des éditeurs étrangers. C’est un carton : avant d’être publié le livre est vendu dans huit pays, puis dix de plus… Folio achète les droits du format poche.

Les journalistes s’emballent, les libraires s’enflamment, le succès est au rendez-vous. Des centaines de milliers d’exemplaires vendus…

Le couple gérant la maison d’édition garde la tête froide. Il gère le succès, se débrouille pour produire suffisamment et engrange des capitaux  qui lui donneront la sérénité nécessaire pour éditer peu et bien comme il le souhaite depuis toujours.

Une belle histoire !

« En attendant Bojangles » est désormais dans ma liste des prochaines lectures…

Source : Le magazine littéraire, juin 2016 (Merci à Nicole !)

https://www.finitude.fr/index.php/livre/en-attendant-bojangles-2/

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Depuis que j’ai terminé l’écriture de « Les écrits, c’est pas comme les paroles », je tergiverse : recueil de nouvelles ou roman en plusieurs volets ? Une nouvelle, ce n’est pas seulement une histoire courte, il faut aussi que l’intrigue soit condensée et le dénouement rapide, surprenant. Un roman, c’est une histoire cohérente, un ensemble bien nourri formant un tout. Quelle importance cette précision ? me direz-vous, si  l’histoire est intéressante.

Il y a au moins deux raisons de choisir son camp. Pour le lecteur d’abord, qui doit savoir à quoi s’attendre. Pour rechercher un éditeur ensuite. Ceux qui éditent des romans ne sont pas ceux qui éditent des nouvelles, et inversement évidemment. Le premier éditeur qui s’est intéressé à ma prose a crié à l’infamie : « Il ne s’agit nullement de nouvelles, pauvre inculte ! » S’en est suivi un cours caricatural sur les différents formats. Son attitude hostile m’a traumatisée. Je n’aurais pas dû l’être : il est aussi fou qu’incapable en tout.

Certains, éditeurs ou auteurs, s’embarrassent moins et biaisent : « Polyptyque romanesque », « recueil de courtes histoires », « novelas ». Cette voie m’a tentée, je dois l’avouer, mais j’étais également constamment déstabilisée par la lecture de livres identifiés comme recueils de nouvelles qui ressemblaient au mien dans leur structure. Des histoires plus ou moins enchâssées, plus courtes que des romans courts et plus longues que des nouvelles longues, plus détaillées que des nouvelles mais trop rapides pour un roman. Alors j’ai hésité encore et encore – probable réminiscence des propos ulcérés du vieux fou, et c’est finalement le magnifique « Guide  du loser amoureux » de Junot Diaz qui m’a convaincue d’adopter, une fois pour toute, le terme « Nouvelles ».

« Nouvelles peu académiques » pourrais-je préciser à l’attention du lecteur ? Au secours, je reviens inexorablement à mon point de départ telle l’aiguille d’une pendule !

Vite, j’écris « Nouvelles » sur la première page et je ferme le fichier.

Pour la nouvelle année, mon amie Nicole m’a offert ce livre de Martin Page, sans l’avoir lu (ce qui 41CoxfwyAJL._SX195_n’est pas dans ses habitudes), juste pour son sujet qui ne pouvait que m’intéresser. Et elle avait vu juste !

Présentation de l’éditeur : « Dans ce livre, Martin Page répond aux interrogations d’une jeune écrivaine. Elle s’appelle Daria, elle veut écrire un roman. Au fil de leurs échanges, il lui donne des conseils d’écriture, mais surtout il esquisse des moyens de se débrouiller avec le monde, avec le milieu littéraire, avec ses propres névroses et fragilités. C’est d’abord un livre sur la réalité des écrivains d’aujourd’hui : l’envoi d’un manuscrit, les rapports avec les éditeurs, et avec les autres auteurs, l’argent, la maladie (…) Il s’agit de concilier l’exigence d’une pratique artistique et la vie quotidienne.
Au fil de ce dialogue, Martin Page dessine une sorte d’autoportrait. Entre dépression et exaltation, il nous parle de l’art sauvage de l’écriture, un art encore jeune, riche de possibilités. Sans escamoter la dureté sociale ni la réalité des coups et des blessures, il défend l’imagination comme forme de résistance. Pour lui, la littérature est un sport de combat autant qu’un des grands plaisirs de l’existence. »

La modeste auteure que je suis s’est retrouvée dans des observations ou interrogations de l’auteur. Ses propos ont conforté certains de mes points de vue et m’ont encouragée, aussi. Surtout.

Je dois avoir avouer que je ne connaissais pas Martin Page et j’ai découvert là un auteur sensible, plein d’humilité, ouvert aux autres et à leurs difficultés, que j’espère rencontrer un jour.

Son blog  : http://www.martin-page.fr/

pour vous servirCe premier roman de Véronique Mougin est une belle surprise. Pour une fois, j’ai succombé à l’attrait du corner « Best-sellers » de la Fnac et je ne l’ai pas regretté, bien au contraire.

Je me suis rapidement laissée happer par les déconvenues de Françoise, une gouvernante chez les très riches. Les considérations de l’auteure sont subtiles, son humour caustique est irrésistible, ses propos intelligemment renforcés par des images fortes et originales.

Extraits choisis :

« Puis, à moins que j’aie rêvé, il m’offrit ce qui ressembla fort à un câlin, un demi-baiser timide, un serrage furtif, en tout cas quelque chose de très doux, de très ancien et dont le goût retrouvé me fit presque mal »

« L’inquiétude, le chagrin, l’appréhension, la colère – cet attelage que la majorité des individus tient fermement en laisse par manque de temps libre ou par obligation, pour garder leur travail – tous ces sentiments caracolaient à bride abattue sous son crâne, trustant sa matière grise, dilapidant son énergie. Véritable drame ou petite contrariété, son cortex ne faisait plus le tri (l’avait-il jamais fait ?), Madame plongeait dans un abîme de douleurs. »

« Sa voix grave et lente, à l’accent indéfinissable, semblait malaxer chaque mot de notre vieille langue pour lui conférer une intensité neuve. Enchâssées les unes aux autres, rechignant aux points finaux, ses phrases composaient une mélodie enivrante qui me baladait des palais du Golfe aux hôtels particuliers de la vieille Europe, sur ces rives enchantées où il vivait depuis toujours.

La lecture de ce roman est instructive, fort amusante et on ne peut qu’adhérer aux messages de l’auteure qui prend avec délicatesse la cause des petites gens. Une cause qu’elle connait bien à en croire sa bibliographie.

https://www.facebook.com/PourVousServir.VeroniqueMougin/