Archives de catégorie : Lectures

la-première-chose.JPGAutre ouvrage de ma PAL de l’été, ce roman déniché il y a quelques semaines, avec quelques autres, dans l’entrepôt Emmaüs de Cahors (où j’ai plaisir à me rendre de temps en temps avec ma mère) : La première chose qu’on regarde de Grégoire Delacourt. Je l’ai choisi suite à mon coup de coeur pour La liste de mes envies du même auteur.

J’y ai retrouvé cette écriture typée, entre gouaille et poésie, ce type de récit, simple mais loin d’être simpliste, ces personnages abîmés et vrais, ô combien attachants. Je n’ai pas lu, j’ai dévoré cet hymne à l’amour, à la beauté intérieure, à la poésie et à la musique, jusqu’au bout malgré les longueurs pathétiques et enveloppantes des toutes dernières pages et malgré l’issue que mon optimisme invétéré aurait préféré autre.

Un excellent moment de lecture, merci M. Delacourt pour ce texte drôle et incisif.

 

 

la-cabane.JPGSur ma PAL (pile à lire pour les néophytes) des vacances, sur le dessus (grâce à son nouveau format poche), le dernier roman (plus pour longtemps, le prochain est annoncé pour la rentrée) de Philippe Leclercq, mon « collègue » aux éditions LEA. Un court vol domestique, une pause au bord de la piscine m’ont permis d’en venir à bout. Facile ! Il se lit aisément et j’ai vite été captivée par l’aventure extraordinaire de « Djouliane », me demandant où elle allait le mener. Il y est question d’aversion pour la vie normale, banale, de fantasmes érotiques (j’ai appris que les fesses pouvaient être souriantes), d’envie de paradis sablonneux et chaud (et en cette période estivale, on ne le comprend que mieux). Julien et Bérénice vivent une histoire d’amour aussi belle qu’extraordinaire. Et finalement, quel est le message de ce roman ? Qu’une vie rêvée n’est justement que rêvée, une utopie, et que la vie réelle, même triviale, vaut bien plus, peut-être…

 

CVT_Vincent-quon-assassine_8410Vincent qu’on assassine, le dernier roman de Marianne Jaeglé fait partie des six romans sélectionnés pour le Prix des lycéens.

Bravo Marianne !

La sélection du Prix des lycéens

J’ai fait la connaissance de Marianne en 2016 lorsque j’ai intégré son atelier d’écriture pour travailler sur Le voisin, mon roman encore et toujours sur l’ouvrage. Une belle rencontre. Quand elle discute littérature et écriture, elle sait de quoi elle parle, vous pouvez me croire !

 

la beauté des joursTrès belle découverte, ce dernier roman de Claudie Gallay. Une écriture sobre, aussi puissante que délicate, pour un récit d’une grande justesse, tout en nuances douces et apaisantes. Une lecture touchante qui laisse un agréable sillage derrière elle.

L’histoire : Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l’habitude mais qu’elle n’hésite pas à bousculer en provoquant des courants d’air.  » Les surprises, c’est du vent dans la vie. (…) Il fallait parfois provoquer le hasard. »

3 extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

p. 29 –  » Les frères Combe faisaient de l’équilibre dans l’impasse, à deux sur le vélo du petit. Avec la radio à fond. Des basses insupportables qui résonnaient contre les murs des maisons. Rémy est sorti leur dire de foutre le camp mais les cons c’est comme les chiens, ça revient toujours à leurs rues. Ceux-là avaient leurs habitudes ici. Le plus grand avait un regard vide, ce vide l’autorisait à tout, même à pisser contre les murs. Pour qu’ils changent de quartier, Rémy avait répandu du répulsif. Du répulsif contre la connerie. L’odeur était partie avec la première pluie. La bande était revenue. »

p.300 – « Le bonheur, ça se croise, et à cette pioche, tout le monde a sa chance. Ca se croise mais ce n’est pas donné, et si on n’en prend pas soin, ça s’en va ailleurs et on ne sait pas où, chez d’autres, qui ne l’ont pas encore eu, ou qui le méritent mieux. Après il faut attendre que ça repasse. Parfois ça repasse. Et parfois pas. »

p. 318 – « Elle est arrivée comme il ouvrait la porte. Il était là. Il l’attendait. C’est ce qu’il a dit, Je t’attendais. Ou je t’espérais. Ou tu es là. Ils ne se sont pas embrassés. Pas tout de suite. Juste regardés. Son visage à lui, dans ses yeux à elle. Et puis l’un contre l’autre. Son corps à elle, entre ses bras à lui. Serrée. Il l’a enveloppée dans ses bras. Dans ce couloir d’hôtel. Il l’a embrassée , de toutes ses forces, accroché à elle, l’un à l’autre, dans ce couloir qui n’était pas la chambre. Il l’a entraînée. A refermé la porte. Une fois dans la chambre, il lui a saisi le visage. Sa main sur sa nuque, ses doigts dans ses cheveux. Il l’a serrée, avec une puissance folle, même serrée ainsi, sans espace entre eux, elle semblait encore trop loin. Il a retiré sa robe. Elle a pensé à Rémy. Et puis plus rien. Elle l’a oublié. Parce qu’elle était emportée. Traversée. Plus rien ne comptait. Il n’y avait plus de monde. Plus de dehors. Plus de morale. Plus de convenances. Lé désir de lui a tout balayé. »

en voiture simoneJ’ose l’avouer, je n’ai pas bien accroché. Pourtant j’apprécie la personnalité de l’auteure, j’admire la success story littéraire de cette jeune femme et depuis un moment j’avais envie de découvrir ce qui séduit tant de lecteurs dans son oeuvre. J’entendais dire que mon roman Merci Gary Plotter était « un peu pareil ». Il me fallait comprendre. Parmi les romans signés Aurélie Valogne, c’est « en voiture, Simone » qui s’est imposé, étant le seul immédiatement disponible en poche chez mon libraire. En quelques heures, je l’ai avalé. Parce qu’il se lit facilement, c’est indéniable, mais une fois le livre refermé, il ne m’en reste rien. Rien.  Un style, une intrigue pas tout à fait assez aboutis selon moi, peut-être (Mon Dieu, qui suis-je pour oser écrire cela ?) ou bien est-ce dû au fait que je n’ai pas (encore ?) de belles filles ? Je n’ai pas beaucoup ri non plus. Je crois qu’en film, je serais meilleur public. Il m’est étrange de penser cela, moi qui regrette si souvent les adaptations fades.

Mais je ne vais pas en rester là, non mais !, je vais lire Au petit bonheur la chance qui, selon de nombreuses critiques, est le meilleur ouvrage de cette écrivaine ou encore le tout premier Mémé dans les orties qui l’a lancée.

Pour être totalement honnête, j’ai retenu une phrase, si !, l’avant dernière, nichée dans la postface. Une très bonne amie m’a rappelé une chanson dans laquelle il est dit que pour réussir sa vie il fallait « planter un arbre, avoir un fils et écrire un livre ». J’ai vérifié, cette phrase serait attribuée au chanteur cubain Compay Segundo. La phrase est plus exactement : Pour réussir sa vie, un homme doit faire un enfant, écrire un livre et planter un arbre.

Je ne peux qu’être heureuse, j’ai fait deux enfants, écrit deux livres et planté plusieurs arbres. Merci Aurélie de me l’avoir rappelé.

 

delicesUn délice en effet ce petit roman de Durian Sukegawa,  poétique et émouvant. La maladie, le rejet, les accidents de la vie, la force intérieure, la pâtisserie japonaise… sont les ingrédients de ce livre tout en finesse.

La biographie de l’auteur à elle seule vaut son pesant de haricots : Durian Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de pâtisserie. Il a fondé la Société des poètes qui hurlent, dont les performances allient lectures de poèmes et musique punk.

« Les délices de Tokyo » est un livre optimiste comme je les aime. Petite déception sur la fin qui m’a paru tronquée. Peut-être dois-je la relire pour lire entre les lignes ou aller voir le film pour découvrir comment l’a interprétée le réalisateur.

 

Pour terminer l’été en enchaînant les promenades, les moments de lecture et s’enrichir d’anecdotes littéraires, pourquoi ne pas mettre « Mon Paris littéraire » de Français Busnel  dans sa poche ?  l’itineraire d’un PMon-Paris-litterairearis littéraire,

Près de 20€ quand même.

Deux livres qui traitent de la question de l’écriture quand on est auteur, et plus précisément de celle de la limite entre la fiction et la réalité, un thème que j’aborde également dans Le voisin, mon roman en cours  :

le mobile♥ Le Mobile de Javier Cercas (si gentiment offert par mon amie Nicole), un excellent petit roman au style et à l’intrigue épurés et efficaces :

Le héros veut écrire un grand roman et il est persuadé qu’en s’inspirant de faits réels ses propos seront plus crédibles. « Il était évident qu’en transposant dans sa fiction un modèle réel, il serait beaucoup plus simple d’incarner son personnage de façon vraisemblable et efficace. » Il va pour cela créer de la réalité, une réalité qui va se retourner contre lui.

 

 

histoire vraie

♥ D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan (merci à mon fils Joé de me l’avoir offert), dans un style bien différent du précédent. L’auteure joue sur les émotions, sur l’ambivalence, l’atmosphère y est oppressante.

« Et désormais tous les personnages que je pourrais inventer, quelle que soit leur stature, leur histoire, leur blessure, ne seraient jamais à la hauteur. De ces personnages fabriqués de toutes pièces, il ne sortirait rien, aucune émanation, aucun fluide, aucune effluve. Quoi que je sois capable d’imaginer, ils seraient tous petits, rabougris, pâlichons, ils ne feraient jamais le poids. Exsangues, dispensables, ils manqueraient de chair » : voilà ce dont veut la convaincre sa nouvelle « amie », la mystérieuse L.

Coup de coeur pour ce magnifique texte de Charles Juliet, extrait de Apaisement, Journal VII (chez Pol ).

 

extrait

Merci à Marianne Jaeglé de nous l’avoir fait découvrir lors d’un atelier d’écriture.

 

oeufNon pas qu’il soit ici question d’oeufs, de poules, de lapins ou encore de cloches en chocolat… rien de cela, mais ces quelques jours de repos d’avant Pâques m’ont permis de lire trois livres dont j’ai envie de vous parler avec gourmandise.

Tout d’abord, « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut dont j’ai déjà parlé dans ce blog en tant que success story de l’édition. C’est une histoire originale, haute en couleurs, qui aborde un sujet sérieux, celui des désordres psychiatriques. C’est drôle, d’une tristesse gaie,  ça se lit comme on mange ces bonbons qui piquent la langue.

Ensuite, « La fille du train » de Paula Hawkins, un best seller, un vrai. Et j’ai vite compris pourquoi ce livre m’avait été recommandé pour la construction impeccable de l’intrigue. Dès les premières pages, on est happé par les existences obsessionnelles de ces trois femmes et on n’a qu’une envie, voir où elles les mènent. Aussi redoutable et addictif qu’une tablette de chocolat noir.

Et enfin, « Belle de jour » de Joseph Kessel, un roman à redécouvrir dans un genre bien différent, joliment suranné. Mais quelle virtuosité pour décrire les tiraillements entre chair et sentiments pour cette femme qu’incarna Catherine Deneuve au cinéma. Une histoire à l’acidité douceâtre d’un berlingot d’autrefois.