Mon cher Philippe,
Je viens de terminer la lecture de L’oiseau de nuit et je te remercie des belles heures passées aux côtés de cet oiseau-là.
Dans la veine des héros de ton œuvre (avec trois romans, il me semble juste de parler d’une œuvre), Pierre Beaulieu (un nom qui me renvoie à Belle Vue, la maison de l’Inconnue sur le Banc, ton premier roman, et j’imagine que ce n’est pas un hasard) est horripilant dans son besoin de domination virile, de sexe, de mépris des autres, et surtout des femmes, même si ses failles et son amitié avec le vieil André le rendent parfois touchant.
Anesthésié par l’alcool, drogué par la luxure, la débauche, ce Don Juan contemporain n’est guère fréquentable et ce n’est pas son introspection tardive et quelque peu machiste qui le rend sympathique à mes yeux.
Pourtant, il émeut, cet anti-héros, sans aucun doute, – et c’est là l’essentiel pour un lecteur – car ton écriture, qui s’est affûtée au fil des romans, lui a donné une consistance, une étoffe qui le rend tellement crédible, terriblement humain.
Alors oui, L’oiseau de nuit est un bon livre, ton meilleur je pense, le plus abouti, et j’ai pris un réel plaisir à le lire (et tu connais ma méfiance envers la complaisance). Merci encore.
Il serait dommage que tu en restes là, non ?, que nous en restions-là, nous lecteurs, alors à quand ton 4e opus?
Amitiés,
Fabienne