A Mortemart ( un nom qui m’évoque Harry Potter, allez savoir pourquoi), charmante bourgade de Haute-Vienne, quelques rares personnes dans les ruelles, un chien et deux moutons aperçus dans un pré, un ciel gris menaçant et une seule boutique ouverte ce lundi de Pâques. Une bouquinerie. « Ici on trouve des livres et de quoi discuter », l’offre était alléchante.
Effectivement, un moment plus tard, ma tête était enrichie de conseils de visite et mes bras chargés de livres. Parmi eux, un mince roman, Oscar et la dame Rose d’Eric-Emmanuel Schmitt (une œuvre datant de 2009, devenue culte, déclinée en pièce de théâtre et film… et qui m’avait complètement échappée, je dois l’avouer. Je me suis renseignée depuis). C’est dans la salle d’attente de mon médecin que j’ai décidé de le lire, en espérant sans doute ne pas avoir le temps de l’y terminer malgré sa modeste longueur. Vœu pieu. Mais qu’importe puisqu’il m’a offert un doux moment de lecture.
Oscar a 10 ans et il est mourant. Ses parents sont désemparés, son chirurgien honteux, les infirmières désarmées. C'est auprès de sa visiteuse, Mamie Rose, qu'il trouve du réconfort. Elle lui donne les clés pour vivre sereinement ses derniers jours. Un roman délicat dans lequel l'auteur a su parler de la douleur, de la tristesse, de la souffrance avec poésie, philosophie et humanisme. Une belle leçon de vie et de mort.
D’ailleurs, je l’ai offert à mon médecin, ce joli livre, aussitôt entrée dans son cabinet, en étant certaine qu’elle l’appréciera. Peut-être même qu’elle le donnera à son tour à l’un de ses patients, je sais qu’elle aime leur prêter des romans dont la lecture, dit-elle, peut leur faire du bien. Passeuse de livres, elle l’est elle aussi.
Image : extrait de la couverture Ed.Livre de poche