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mkqhpmtme3c« Il est  fou ! » s’exclamaient mes amis à qui je confiais mes déboires avec « mon » éditeur.

Comme la plupart des écrivains en herbe j’étais pourtant alertée contre les éditeurs véreux, ceux qui rechignent à verser les droits, ceux qui ne respectent pas les créations…

Mais le primo-auteur, inconnu par ailleurs, doit prendre des risques, n’ayant guère d’autres choix que de s’adresser à de petits éditeurs. Il prie juste qu’il ne soit pas trop mauvais, espérant vendre quelques dizaines de livres (des centaines ?) si l’un d’eux s’intéresse à son oeuvre. J’étais donc préparée.

Quand un éditeur, m’a laissé un message favorable pour « Les écrits, c’est pas comme les paroles », un recueil de nouvelles, j’étais aux anges. J’allais bientôt tenir entre les mains le fruit de mon labeur !

J’ignorais que l’homme n’était qu’un hologramme, quelqu’un qui disparaît des mois « pour se reposer » (c’est ce qu’il a fait après son premier message), qui sait à peine écrire un mail, considère les SMS et les sites web comme des outils d’un monde futur  et qui n’a guère édité que lui-même. « Il faudra réécrire ces textes sous forme de contes » m’a t-il asséné au retour de son hibernation. Puis « J’ai besoin de vous pour superviser la mise en page d’un ouvrage que j’écris » ou encore « Il faudra me changer ce titre, on n’invente pas de mots en littérature ! ». Quand je bronchais, il le prenait de haut. Médusée devant ses demandes incohérentes, je m’accrochais toutefois, pensant que je ne n’avais rien à perdre, juste à gagner que mon livre soit édité.

Eh bien si, j’avais à perdre : du temps (deux ans d’errance tout de même), de la confiance en moi et surtout dans le milieu de l’édition. J’ai fini par prendre les jambes à mon cou. C’était il y a deux ans et « Les écrits » en est resté là.

Je refuse d’écrire le nom de cette créature, tout aussi orgueilleuse et mythomane qu’incompétente, pour ne pas améliorer son référencement sur la toile, mais si vous voyez apparaître un fantôme dont le nom commence par Z tout comme celui de sa boîte d’édition, passez votre chemin !

cropped-photos-livres1.jpgJusque-là j’ai refusé de m’engager dans la voie de l’auto-édition pour mon recueil de nouvelles, me laissant le temps de trouver un éditeur (je raconterai prochainement mes déboires avec l’un d’eux) sérieux.

J’opposais en premier lieu la nécessité d’un regard éditorial. Il y a tant d’ouvrages médiocres en circulation dont les auteurs sont fiers par manque de recul et de conseils de professionnels. J’ai encore eu l’occasion d’en lire un cet été. Un premier roman comportant de belles trouvailles, une bonne syntaxe… Mais au fait que voulait dire l’auteur ? Et que dire des fautes d’orthographe qui m’ont piqué les yeux à chaque page tournée ? Je n’en blâme absolument pas le jeune auteur. Je crois que tous les écrivains en herbe en passent par là, et je n’en suis guère éloignée encore malgré mes deux livres aboutis, mes deux autres en cours et mes nombreuses formations. Seulement quelques semaines de travail supplémentaires sous la houlette d’un regard extérieur et professionnel auraient bien amélioré cette prose-là pour la plus grande satisfaction des lecteurs.

En second lieu me freinait la question de la promotion du livre. Non accompagnée par un éditeur, elle se révèle complexe. Bien sûr  nous connaissons tous les success stories de l’auto-édition. Mais dans les faits ces livres ne sont devenus des best-sellers que grâce à la mise en oeuvre, par leurs auteurs, d’une stratégie de promotion gagnante. Aucun succès n’arrive par hasard. En tant que professionnelle de la com, je devrais savoir opérer… Eh bien non ! Savoir se promouvoir soi-même est plus un état d’esprit qu’un métier, et j’en suis dépourvue.

Seulement voilà, « Les écrits, c’est pas comme les paroles » est finalisé depuis deux ou trois ans maintenant. Les textes se sont affinés au fil de mes autres écrits et ont été corrigés et recorrigés par des yeux de lynx (Merci Nicole !). Le recueil est passé entre les mains de deux éditeurs (pas si intéressés que ça mais suffisamment pour avoir envisagé de l’éditer) et il attend une heure qui ne viendra qu’avec un peu d’aide puisque, comme écrit plus haut, rien ne vient par hasard.

Alors (résolution de l’été, bien plus fiable que celles, impulsives,  du 1er janvier) je tente une soumission du manuscrit à un nouvel éditeur et, en cas de refus, je ferai appel à un pro de l’auto-édition. C’est décidé !