Archives de catégorie : Le monde littéraire

La classe de neige

En lisant La classe de neige d’Emmanuel Carrère dans la voiture, je n’ai pas vu les kilomètres défiler (dois-je préciser que je n’étais pas au volant mais reléguée à l’arrière contre un tas de sacs ? 😊) !

Quand Nicolas, un enfant craintif, trop couvé, part en classe de neige, il s’attend au pire. Dès le début, on sait qu’une menace plane sur lui. Il le sent aussi, probablement depuis longtemps. Son seul monde est celui que lui décrivent ses parents, peuplé des monstres contre lesquels ils le mettent en garde.

Mal préparé à la vie en collectivité, au bonheur et aux plaisirs simples, il aura en effet bien du mal à trouver sa place dans cet univers inconnu et ce n’est que grâce à l’attention dont l’entoureront l’institutrice et l’animateur qu’il trouvera un peu de réconfort et échappera au calvaire.

Jusqu’à ce qu’un drame arrive et qu’un monstre bien réel cette fois se dresse devant lui.

Un récit intimiste, avec un cheminement psychologique si bien décrit qu’on souffre et se réconforte avec le jeune héros. Une tension palpable dès les premières lignes, qui monte inexorablement et nous embarque pour deux heures de lecture en haleine.

Avez-vous lu cette œuvre ou vu son adaptation audiovisuelle, et qu’en avez-vous pensé ? Ou d’autres romans d’Emmanuel Carrère peut-être ? (vos réponses en commentaires SVP)

Les Mots

Une semaine passée chez Les Mots, l’école d’écriture. Cinq après-midi pour prendre du recul sur ses écrits et s’y replonger en même temps. Neuf compagnons d’écriture et un écrivain, Sébastien Spitzer.

L’école de la rue Dante dans le 5e, à Paris.

Le plaisir de s’adonner à sa passion, la souffrance de comprendre vers quoi tendre sans en trouver les ressorts. L’écriture est une longue quête, on le sait.

« Les fausses jumelles », manuscrit relégué dans les entrailles d’un traitement de textes depuis dix ans, va bien retrouver la lumière sous les traits d’une paire de jumeaux. Tout le récit est à reprendre, tout est à reconstruire mais les personnages sont bien là, déjà.

Un autre registre

Les premières critiques qui remontent sur mon dernier roman, Le voisin du 7e, font état de surprise. Les lecteurs qui me connaissent ne s’attendaient pas à un récit érotique.

Image par Arek Socha de Pixabay

« Juste ce qu’il faut de sensuel. Et pour être tout à fait franche, je ne t’aurais pas imaginée écrire ce type d’histoire. » Marie-Claire

« Un registre bien différent de ce que tu as écrit jusque-là. Je n’en reviens pas ! » Leslie

« Vous écrivez sûrement comme vous parlez : beaucoup de débit, de fantaisie et d’enthousiasme autour de votre obsession naturelle, celle des désirs brûlants, des sentiments volatils et du paradoxe amoureux. » Etienne

Je m’en amuse, je m’en inquiète. Et me demande quelle tonalité mettre dans mon prochain roman. Ou plutôt de quelle tonalité sera fait mon prochain roman car ce n’est pas moi qui choisis, je vous l’assure. C’est le récit lui même qui prend le pouvoir.

L’auteur et ses fantasmes

La sempiternelle question : L’auteur vit-il ses fanstasmes dans ses écrits ? Les lecteurs ont tôt fait de reconnaitre les désirs, les propres expériences de l’auteur dans ce qu’il fait vivre à ses personnages. Et que cet auteur revendique haut et fort que d’une pure fiction il s’agit n’y change guère.

J’ai ainsi eu souvent à m’en défendre, et mon dernier roman (Le voisin du 7e), je le crains, ne va nullement contribuer à ce qu’on m’épargne !

Sonia Dron, une amie auteure, m’a dit répondre, quand on la renvoie à ses romans érotiques, que si Stephen King avait vécu ou seulement fantasmé tout ce qu’il fait vivre à ses héros, il serait un psychopathe.

La mise au point de Rougepolar sur son blog me parait pertinente également :

L’auteur vit-il ses fantasmes dans ses écrits

.C’est la réponse que je relaie en tout cas à tous ceux qui me voient là où je ne suis pas.

Les jumelles ?

Vais-je écrire la suite du Voisin du 7e ou me replonger dans ma toute première histoire, celle de deux jumelles ? J’hésite encore, alors j’explore.

Ce livre de David Foenkinos m’a attirée évidemment, mais la froideur du récit m’a déçue. Un regard distancié, une progression implacable pour une démonstration quasi-mathématique : la jalousie sororale (tout autant que fraternelle) peut prendre le dessus sur l’affection et conduire à l’indicible.

Et mes jumelles à moi, jusqu’où seraient-elles capables d’aller ?

Les fautes des grands auteurs

fautes

D’après cet article  » les fautes de français des grands écrivains « , Apollinaire faisait des fautes de français,

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours,
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine »

Et d’autres très grands auteurs aussi. De quoi se sentir plus légère, parce que lorsque je relis mes écrits avec un peu de recul, ou que je prends connaissance des corrections de mes bêta-lecteurs, j’ai des sueurs froides. Mais comment ai-je pu commettre des fautes aussi grossières ? Impardonnable !

Peut-être que si, alors…

Au fond du jardin

au fond du jardinFin d’après-midi Au fond du Jardin, où  Marie-Agnès Azuelos, Sonia Dron, Anne-Sophie Le Bris et Philippe Leclercq, tous auteurs des ex-éditions Abordables, avaient donné rendez-vous à leurs amis, et aux amis de leurs amis.

Dédicaces, lecture d’extraits par l’actrice Isabelle Valentin et bonne humeur au programme.

Il y fut question évidemment de notre feue maison d’édition mais surtout de projets d’écriture, de cette envie qui ne quitte aucun de nous d’écrire, de cette joie de partager des moments avec des lecteurs, et d’avenir plus largement.

Merci Marie-Agnès, Anne-Sophie, Sonia et Philippe pour ces instants précieux.

 

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Le logo Léa, anciennement Les éditions Abordables, nouvellement Les éditions Absolues. Il fallait oser !

Il y a quelques jours, j’écrivais (le phénix s’appelle Léa) , de façon quelque peu caustique il faut bien l’avouer, que les nouvelles Editions Absolues ressemblaient étrangement aux feues Éditions Abordables.

Le site qui vient d’ouvrir montre qu’il ne s’agit plus d’une simple ressemblance, encore moins d’une coïncidence, mais bien d’une continuité.

https://www.leseditionsabsolues.fr/editionmoderne

Alors je m’interroge. Comment une maison d’édition qui vient juste de faire faillite, qui est encore en cours de liquidation après avoir laissé en carafe des dizaines d’auteurs sans leur régler leurs droits, en avoir plumés un certain nombre (de là viendrait le beau plumage de ce Phénix-là ?), peut-elle renaître aussi vite ? Comment des auteurs ex-Abordables peuvent-ils d’ores et déjà se retrouver publiés chez Absolues avec les mêmes ouvrages (couvertures identiques sauf le nom de l’éditeur évidemment) alors même que nous n’avons pas encore repris les droits sur nos livres, la liquidation d’Abordables étant encore en cours ?

Ça sent le tour de passe-passe juridique derrière tout ça. À moins d’un gros coup de bluff. Dans le deux cas, il y a franchement matière à être Absolue-ment écœurée.

Actus : Trois jours après la publication de cet article, M. Ochin, fondateur des ex-éditions Abordables m’a appelée « à la demande du liquidateur judiciaire » auquel j’avais fait part de ces interrogations. Il m’a assurée de sa bonne foi, de la légalité du « rachat des actifs » par des auteurs, de son absence d’intérêt quelconque dans l’affaire et de son infortune. J’en prends note. 

 

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Le logo de LEA, feu Les Editions Abordables

Tiens donc*… Une société d’édition de livres, dénommée Les éditions absolues, a été immatriculée tout début septembre.

Sigle : LEA, Siège basé à Paris 15e.  Exactement comme les Editions Abordables en liquidation depuis juillet dernier. Comme c’est étrange. Renaîtraient-elles de leurs cendres ?

Le phénix s’appelle Léa. Ce pourrait être le titre d’un roman.

*Merci à la source qui m’a signalé cette mystérieuse coïncidence.