Archives de catégorie : Humeur

Retrouvailles

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Après des mois d’inactivité littéraire – la santé d’abord !, sauf quelques rares posts sur ce blog, Facebook et Insta, j’ai repris mon tapuscrit en cours et retrouvé avec un immense plaisir mes deux héros, Lucas et Pierre. J’ai beau les connaître par cœur – je suis leur génitrice, non ? , je me laisse toujours surprendre en relisant leurs aventures.

J’avais déjà promis, je crois, en février de ne plus les laisser tomber, j’ai failli, je dois l’avouer. Je croise les doigts, je crache (virtuellement), je promets à nouveau. Mes deux protagonistes ont encore bien des choses à nous révéler qu’il me faut aller chercher, et cette fois-ci, c’est pour de bon !

Inspiration en marche

Mes pieds en action sur un sentier côtier

La marche a bien des vertus, c’est connu. Parmi d’autres, celle de stimuler l’inspiration. Stephen King dans son livre Ecriture, mémoires d’un métier, je crois, relate ses longues promenades quotidiennes. C’est lors d’une d’elles d’ailleurs qu’il a été renversé par un chauffard et terriblement blessé.

Par quel mécanisme les pieds activent le cerveau, je l’ignore, mais ça fonctionne ! (j’aurais pu écrire « ça marche ». Drôle ! ) En me promenant ce matin, j’ai, peut-être !, trouvé le sujet de mon prochain roman et en ai déjà esquissé les deux héros. Voilà qui est excitant ! En attendant, il me faut poursuivre, reprendre plutôt, l’écriture de mon 4e roman. Et là, ça se complique…

Le monstre de verre et de béton

Zoom sur ma robe Little Marcel

Le motif imprimé de ma robe m’évoque l’immeuble qui fait face à celui dans lequel habitent Virginie, Adrian et Greg, les héros de mon roman Le voisin du 7e. A chaque fois que je la sors de l’armoire, ça ne rate pas !

Cet immeuble-là ! Extrait, un seul pour ne pas tout dévoiler :

Puis il (pour ceux qui ne suivent pas, il s’agit de Greg, le fameux voisin du 7e 🙂 )sirote sa tasse de café, debout, en contemplant l’immeuble de verre à travers la vitre de la porte-fenêtre. Il scrute les balcons à la recherche d’un œil curieux. En vain. Ce monstre, c’est celui de sa vie. Un monstre dont il ignore le dessein mais qui est là, près de lui. Aussi impénétrable qu’immuable.   

Les jumelles ?

Vais-je écrire la suite du Voisin du 7e ou me replonger dans ma toute première histoire, celle de deux jumelles ? J’hésite encore, alors j’explore.

Ce livre de David Foenkinos m’a attirée évidemment, mais la froideur du récit m’a déçue. Un regard distancié, une progression implacable pour une démonstration quasi-mathématique : la jalousie sororale (tout autant que fraternelle) peut prendre le dessus sur l’affection et conduire à l’indicible.

Et mes jumelles à moi, jusqu’où seraient-elles capables d’aller ?

Jardinage

semence
Image par Hans Braxmeier de Pixabay

« Je suis plus une jardinière qu’une architecte. »

Cette phrase m’a marquée, je crois me souvenir qu’elle est attribuée à Amélie Nothomb.

Ecrire, c’est cela pour moi, jardiner. Et en tant que piètre jardinière, je suis bien souvent dans l’incapacité de prédire ce que vont donner les graines littéraires que je sème, mieux si elles vont donner quelque chose. Alors souvent j’arrache et je resseme, je change de graines, je les mélange, j’éclairicie les semis, j’ajoute de l’humus. Jusqu’à obtenir un carré de végétation qui me satisfasse en partie. Alors seulement je clos le manuscrit et en commence un autre.

De tentative en tentative, de saison en saison, je m’acharne et la nature toujours me surprend et m’enchante. ,

Rupture en tranches

histoire en tranchesÇa a débuté comme ça,
Un bonheur parfait
Le meilleur des mondes.
Quinze ans après
La métamorphose
Risibles amours
Méchantes blessures
Ravage
L’ère du vide
Le désert de Gobi
Tragédies complètes.
Sauve qui peut
Je m’en vais
Vers le phare.

Qui écrit la suite ?

 

Une joli suite a été proposée par Christine Laroulandie :

happy endPlus tard le même jour
La route du retour
Je l’aimais
Extrêmement fort  et incroyablement près.

 

Happy end !

Balcon

balcon
Mon balcon à Vincennes

Balcon, jardin,  parc, campagne, y avoir accès ou non, pour les confinés, ça change beaucoup de choses car ils constituent une ouverture sur l’espace. Les écrivains, et les artistes plus largement, ont leur propre balcon, je crois, dans un imaginaire qui n’appartient qu’à eux. Le confinement leur est certainement moins difficile à supporter qu’à quiconque, l’imagination ayant ce pouvoir paradoxal de refermer sur soi-même tout en emportant vers des ailleurs infinis.

« En écrivant des livres, on est en dehors du monde pour être plus à soi.  » selon Jean-Louis Fournier ( France Culture, Confinement vôtre, mars 2020)

 

Covconfinés

coronavirusMaintenant que la maladie est derrière nous, que tous mes co-confinés sont sortis d’affaire, je peux en parler plus librement : nous avons été mordus par l’insaisissable ennemi mondial numéro 1. Juste au début du confinement. Pas seulement confinés, covconfinés ! Mais grâce à nos vaillants anticorps et à Morphée, qui nous a bercés pendant deux semaines,  il a pris ses petits récepteurs à son cou pour fuir notre camp de retranchement. Je souhaite désormais à tous les contaminés de ne pas être plus atteints que nous l’avons été par ce malfaisant. 

Covid-19, un drôle de nom pour un truc aussi microscopique ! On dirait le titre d’un roman de Dan Brown ou de Bernard Werber. Peut-être l’un d’entre eux s’en inspirera-t-il d’ailleurs pour nous concocter une nouvelle intrigue policière sur fond de code génétique et de machination pharmaco-étatique.

Et combien d’autres romans vont être inspirés du confinement ? Il peut se passer tellement de choses dans ces huit-clos contraints… Il s’en passe d’ores et déjà, c’est certain, pour le meilleur et pour le pire. 

Une affaire sanitaire et littéraire à suivre…

Pensées en semi-liberté

pensée
Une pensée parmi tant d’autre.

En cette période de confinement, quelques pensées émues, amusées, reconnaissantes, ironiques ou horrifiées, en vrac, à la façon Prévert :

  • pour nos soignants bien sûr, exploités, agressés, épuisés et toujours en première ligne la fleur au stéthoscope. À épines ou non.
  • pour tous les caissiers des supermarchés qui regardent passer sans moufter des caddys aussi déraisonnablement chargés que des sherpas.
  • pour les intermittents du spectacle privés de leurs spectateurs alors que franchement on préfererait en rire de cette ambiance apocalyptique.
  • pour tous les commerçants « non alimentaires » qui se font des ampoules à force de se rouler les pouces. Les pharmacies restent ouvertes heureusement pour les sparadraps.
  • pour les entrepreneurs qui regardent fondre leurs effectifs, leur business, leurs bénéfices comme beurre au soleil.  Il n’y en aura plus pour les épinards. Et des épinards non plus certainement.
  • pour tous les chômeurs qui chôment encore plus. Seule consolation, ils se sentent moins seuls.
  • Pour les binoclards qui cassent leurs lunettes, les malentendants leurs audioprothèses. Pas de chance ! En attendant la  réouverture des opticiens et audioprothésistes, compassion accrue pour les personnes handicapées et respect de tout ce qui leur est indispensable (les trottoirs, les places de parking, les accès réservés…)
  • pour les personnes âgées, privées de visites. La distanciation, un bon prétexte pour s’abstenir, dans un premier temps, du bisou sur une joue qui pique ou sent mauvais. Mais le confinement, c’est raide. Même les prisonniers en quartier de haute sécurité ont droit à un parloir, non ?
  • pour toutes les personnes isolées qui le sont d’autant plus. Parler seul à haute voix, ça ne choque plus personne avec l’invention des oreillettes, c’est l’avantage ! Et ça peut meubler le silence.
  • pour tous les coiffeurs, barbiers, esthéticiens qui couperont, raseront, faucheront du poil quand le déconfinement arrivera. Tendinites assurées !
  • pour les parents qui jonglent entre télétravail et mômes déchainés. Les collègues, sont parfois lourdingues, mais ils ne braillent pas, eux.
  • pour les ados qui restent enfermés avec leurs vieux parents. « Les darons sur le dos toute la journée, c’est l’enfer, j’te dis pas ! », on le sait.
  • pour les couples forcés à cohabiter 7/7, 24/24. Un excellent avant-goût de la retraite. L’âge pivot à 70 ans, c’est finalement pas si idiot…
  • pour ceux qui se feront encore plus martyriser par leur conjoint parce qu’il faut qu’il (ou elle, c’est plus rare) se passe les nerfs sur quelqu’un et que le confinement c’est vraiment trop stressant. Parce que se faire cogner, ça l’est pas ?
  • pour les placards, armoires, bibliothèques, caves et jardins qui n’auront jamais été aussi bien entretenus. En période de guerre (c’est Macron qui l’a dit), on cherche à exterminer l’ennemi en principe, nous à tuer le temps. C’est plus cool.
  • pour les familles si le wifi, la playstation ou la télé a la mauvaise idée de rendre l’âme juste maintenant. Possible d’appeler le 15 dans ces cas-là ?
  • pour toutes les personnes qui étaient en train de sauter le pas (encore une expression bizarre) – déménagement, mariage, changement de boulot, opération médicale… Ils restent en l’air ou ils chutent quand le temps s’arrête ?
  • pour tous les amoureux séparés. Heureusement il y a Skype, WhatsApp, Teams, Facetime, Zoom… il y a quelques années seulement, ils auraient dû sortir du papier, un stylo, une enveloppe, un timbre, froisser trois ou quatre broullons, attendre quelques jours la réponse. Les nouvelles techno, c’est quand même pas mal.
  • pour tous les bouquins de fond de PAL qui vont enfin apercevoir la lumière. Sans cette oisiveté subie, ils s’y trouveraient encore dans dix ans. La pénurie rend moins difficile. Si on pouvait s’en souvenir longtemps…
  • pour les mendiants du métro, des gares et autres lieux habituels de passage. Plus invisibles qu’eux, tu meurs ! Sans aucune ressource aussi…
  • pour tous les migrants que les nations se repassaient comme des patates chaudes et qui sont devenus aussi invisibles que les mendiants précédents. Entre le Covid19 et le camp de réfugiés, vous choisiriez quoi, vous ? Aucun décret n’interdit de cumuler d’ailleurs.
  • pour tous ceux qui cachent l’inavouable à leur conjoint. Plus qu’une seule excuse possible pour gagner un peu de liberté : Aller acheter des clopes (ou des pâtes pour les non-fumeurs, une denrée très courrue en cette période semble-t-il), sans oublier de se munir de son attestation !
  • Pour ceux qui logent dans un dé à coudre, dans un squat, dans leur voiture, s’empilent à douze dans un deux-pièces ou dans un grand appart devenu étroit à force d’y stocker des pâtes (ne pas abuser de l’excuse précédente) et du papier toilette.  La créativité débridée qui va devoir être développée sous peine d’entretuerie ou d’overdose de psychotropes est un softskill qui pourra être valorisé après la crise.
  • pour tous les sportifs et autres agités corporels. Il va y en avoir des colonies de fourmis dans les membres ! Plutôt que d’acheter des pâtes, investissez dans un vélo d’appart ou un stepper. Ah mince, il fallait y penser avant !
  • Et à tous les autres, je souhaite la force du lion et la patience de l’anémone. Une expression asiatique parait-il. Chinoise peut-être…

    PS : Il sera intéressant d’analyser l’influence du confinement sur les taux d’infanticides, de parenticides, de féminicides, d’homicides, de conjointicides, de bellemèricides, de couplicides…, sur la courbe des addictions diverses, de consommation de psychotropes et de fréquentation des cabinets psy, de la hausse de l’obésité… De beaux sujets de mémoires, avis aux étudiants !