Archives de catégorie : Billet

Bonne année 2024 !

Avec des actualités géopolitiques, sociétales et écologiques plombantes, souhaiter que l’année soit belle et joyeuse est très certainement illusoire, mais je souhaite à chacun de nous de trouver la force et les raisons de s’enthousiasmer, se passionner, s’indigner, s’engager, rêver, se projeter dans un ailleurs meilleur, de faire les bons choix, de conserver un regard bienveillant et optimiste sur ce et ceux qui l’entourent et de donner le meilleur de lui-même aux autres. Chaque jour apporte sa pépite, qu’elle soit microscopique ou opulente, sachons la reconnaitre et nous en féliciter. Et puisque 2024 est une année à 366 jours, réjouissons-nous de ce jour bonus !

Image par Nicholas_Demetriades de Pixabay

Depuis plus de 1000 jours

Il y a trois ans un cancer du pancréas m’était diagnostiqué. Taux de survie à 5 ans, 11%, ça fiche un coup sur la tête. Pourtant jamais au cours de ces plus de 1000 jours je n’ai cessé de croire en ma bonne étoile.

Aujourd’hui je vais bien. Le petit renflement sous ma clavicule droite, là où a été implantée une chambre d’injection, me rappelle quotidiennement qu’une récidive est encore probable, c’est mon Memori à moi. Je me souviens, mais la vie est la plus forte.

Plus que jamais, je suis reconnaissante envers le corps médical qui m’accompagne, le système de prise en charge français, mes amis et ma famille qui m’entourent. Merci à tous !  Et à mon étoile aussi, merci.

Image par Florian Pircher de Pixabay

Feuilles d’automne

Des monceaux de  feuilles partout, c’est l’automne qui se déshabille pour laisser l’hiver endosser son manteau de givre et de neige.

J’aime marcher sur ces tapis marron mordoré, soulever quelques feuilles à chaque pas, shooter dedans, les entendre craquer. Elles sentent les champignons, la tourbe et les feux de cheminées.

Et parfois aussi les ramasser.

Mais tout le monde ne les aime pas. Je viens de rencontrer un train de marchandises qui ne les appréciait pas du tout. Je vous le raconterai dans quelques jours, promis !

Mieux que des bonbons

Des livres pour enfant vendus 80 centimes à la sortie des écoles. C’est franchement mieux que des bonbons pour dépenser son argent de poche (et que les parents qui achètent des bonbons revoient leur copie aussi !) !

J’ai lu cette information dans La lettr’Optimiste de la Ligue des optimistes de France. Un rayon de soleil hebdomadaire que cette missive, que je lis depuis des années, porteuses de belles initiatives. Il y est donc question de l’association Lire c’est partir qui propose à la sortie des écoles, en itinérance, des livres pour enfants à tout petit prix pour promouvoir la lecture. L’association compte aussi quelques dépôts en France.

Moins d’un euro, c’est tout juste le prix de fabrication de l’ouvrage si je suis bien le discours de l’association. On pourrait débattre sur ce système. Ne vient-il pas entraver encore un peu plus la vente classique qui fait (mal) vivre auteurs et libraires ? Est-ce que les dentistes ne vont pas faire la gueule ? N’est-ce pas favoriser encore un peu plus le dérèglement climatique que d’utiliser du papier ?

Mais je dis bravo sans réserve. Les bienfaits de la lecture sur les enfants sont si évidents qu’il n’y a qu’à souligner le travail de cette association et souhaiter que les livres, peu importe d’où ils viennent, passent de petites mains en petites mains, se voient usés, cornés, tachés, déchirés… pour déposer dans les esprits de jolis petites graines de curiosité et d’imaginaire prêtes à germer.

Image par 10302144 de Pixabay

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables

Il y a quelque temps, dans les rayonnages de l’entrepôt Emmaüs de Cahors, j’ai dégoté ce roman : Le secret de la manufacture de chaussettes inusables. Un drôle de titre et une couverture haute en couleur pour attirer le regard, un coup d’œil à la 4e de couverture – Ah oui, Annie Barrows, l’auteure de Le cercle des amateurs d’épluchures de patates, un roman épistolaire dont je garde un excellent souvenir – et j’ai empoché le roman.

Et je ne le regrette pas ! J’ai avalé les plus de 600 pages de cette saga familiale qui nous plonge dans la vie d’une petite ville d’Amérique lors de l’été caniculaire de 1938. La famille est celles des Romeyn, les anciens propriétaires de la manufacture de chaussettes, incendiée dans d’étranges circonstances. Cette famille pour le moins originale héberge dans sa grande maison une jeune femme de bonne famille forcée de travailler à la rédaction de l’histoire de la ville.

J’ai été littéralement entrainée par le récit, ses personnalités attachantes, le secret qui se dévoile peu à peu, le ton humoristique et l’instructif tableau de la société d’alors.

J’ai laissé ce livre à ma mère, j’espère qu’elle l’appréciera autant que moi !

 

Méfiance

Méfiance ? Oui, des mots.

Mais pourquoi donc ?

Les mots blessent, endorment l’esprit, envoûtent, pervertissent, trompent, dénoncent, assassinent, déçoivent, attristent, peuvent nous faire crier de douleur ou d’indignation, être des ennemis, des usurpateurs, des snippers, des félons, des ingrats…

Les mots peuvent aussi être ensorceleurs, cajoleurs, câlins, complices, amis, dépaysants, entrainants, galvanisants, nous donner la pêche, nous faire rire, pleurer de joie, danser, hurler de bonheur, nous divertir, nous apaiser, nous ouvrir des ailleurs, nous sauver.

Les mots sont tout, je vous laisse poursuivre ces listes en commentaire.

Photo prise rue de Belleville à Paris.

 

Territoires

Certaines images trottent dans la tête. De la rétine, elles s’infiltrent dans notre esprit et y restent le temps qu’elles veulent.
Mon amie Nicole m’avait dit avoir été  titillée par la photo de la porte ouverte que j’ai postée l’année dernière. Cet été elle lui a inspiré un joli texte que je partage avec plaisir, et avec son autorisation.
porte_ouverte
Territoires
Dans le parc familier, si souvent arpenté à l’affût des surprises rituelles. Des
arbres émaciés et noircis se couvrant d’une brume verte, s’étoffant de
frondaisons aux multiples nuances, jaunissant, brunissant, s’effeuillant.
 –
Dans le parc familier, un matin d’hiver, une porte a poussé sur la pelouse
raréfiée. Bien fixée sur son chambranle blanc laqué. Rouge. Ouverte. Délimitant
un en-deçà et un au-delà. Du connu et de l’inconnu.
Dans le froid, le parc désert et silencieux devient menaçant.
Le lendemain. La porte est fermée. Au delà de la cloison invisible, une autre
porte se dresse. Bleue, ouverte. Plus loin, une autre, mauve, entrebâillée ?
D’autres encore. Et le parc se morcelle en zones interdites et désirables.
La porte oscille sous le vent et s’ouvre sur le parc étranger. Sa végétation encore
en devenir sous les débris de l’année précédente. Aucun mur ne soutient les
nombreuses portes, l’accès est libre partout. Quelques oiseaux cachés dans les
buissons d’épineux pépient, se taisent, reprennent leur chant.
L’air est léger, le chemin du retour vers l’issue habituelle est dégagé.
Une tache rouge grandit au fur et à mesure de l’avancée. C’est la porte. Fermée.
Enchâssée dans sa structure de verre. Inébranlable.
(NL – août 2023)
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Notez que j’ai dû ajouter des tirets dans le texte pour respecter les sauts de ligne de l’autrice. Parce que pas de signe pas d’interligne, sacré code !
Notez aussi que je me décide enfin, mais toujours à contrecœur, à écrire autrice et non auteure)
Et cette autre porte, croisée plus récemment, inspire-t-elle l’un de vous ?