The Soul Trembles est le titre de l’expo éphémère et phénoménale de l’oeuvre de Chiharu Shiota au Grand Palais (Paris). Et elle est réellement incroyable. D’abord on ne peut que se demander comment procède l’artiste pour tisser pareillement des fils, dans des volumes aussi gigantesques, qui forment des voûtes, des cocons, qui donnent l’illusion de pleins et de vides, de matière et de légèreté. Parce qu’ensuite viennent les émotions que ces oeuvres vont chercher dans les tréfonds de nos âmes, qui frémissent alors certainement.
J’aurais aimé grimper sur le gigantesque escalier de valises, mouvant, incertain, comme Jack sur le haricot magique, m’allonger dans une barque tirée, vers quoi ?, par un blob rouge, plus merveilleux qu’inquiétant, me reposer près du piano brulé, emprisonné dans des toiles d’araignées noires qui imposent le silence malgré le brouhaha.
Il y a l’artiste indissociable de son oeuvre. « Je n’aimerais pas être dans sa tête » ai-je entendu dans la foule. Pour parvenir à nous embarquer pareillement, C. Shiota a emprunté bien des chemins sombres et d’autres plus lumineux. Et ce contraste nous saisit.