Un trajet en train plus long que prévu, un roman à la lecture terminée et un autre malencontreusement resté dans ma valise coincée sous d’autres dans le rack à bagages. C’est là que ma fille me proposa de me prêter le sien pour accompagner le restant de notre voyage : La disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker.
J’ai froncé le nez. Un bestseller, méfiance !
De Joël Dicker je ne connaissais que le visage et la voix du fait des nombreuses interviews données, ses déclarations sur sa façon de créer, son goût pour les Läckerlis de Bâle, ces biscuits au miel que m’a fait découvrir un ami suisse, ainsi que les titres de ses romans. Comment y échapper ? Quand il en sort un, la machine à promo littéraire s’emballe.
Je rechignais mais pas longtemps. Faute de grive, on accepte le merle.
J’ai lu une page ou deux pour voir. Le premier chapitre. Le second. J’étais alpaguée. Un page-turner disent certains avec dédain.
Je remarquais au passage certaines lourdeurs, des répétitions, des passages creux, des dialogues plats, des effets de style grossiers… tout ce qu’on cherche à éviter en tant qu’auteur, tout ce qui est censé faire fuir le lecteur et l’éditeur. Mais il est tellement aisé de déceler chez l’autre ce qui ne va pas…, l’histoire de la poutre et de la paille, vous connaissez.
D’ailleurs je passais facilement outre et poursuivais allègrement ma lecture. Mais qui pouvait donc être le meurtrier ? J’avais hâte de le découvrir.
Et puis, j’ai flanché. Aux 2/3 du pavé, agacée par la foultitude de protagonistes qui débarquaient au fil des pages, aussi caricaturaux les uns que les autres et qui n’apportaient pas grand chose à l’intrigue. Et ces explications aussi sèches que des rapports de police assénées par les personnages eux-mêmes, horripilantes !
J’ai tenu bon malgré tout. Je n’avais pas avalé 600 pages pour ne pas connaître le dénouement !
J’ai terminé ma lecture, avec un plaisir moindre qu’au début mais sans renâclement appuyé non plus, hésitant entre amusement et irritation devant les choix « audacieux » pris par l’auteur pour clore l’histoire de ses nombreux, trop nombreux personnages.
Je sais désormais qui est le meurtrier ! Mais naturellement je ne vous dirai rien.😀
Pourquoi avais-je envie de vous parler de ce roman alors qu’habituellement ce sont mes coups de cœur que je partage, voila la bonne question ! C’est peut être cela la magie Dicker, de savoir divertir sans façon !