Achat en urgence dans ma librairie préférée à la veille du reconfinement. De la lecture, c’est plus utile que des réserves de pâtes ou de papier toilette, non ?
Archives mensuelles : octobre 2020
Les Mots
Une semaine passée chez Les Mots, l’école d’écriture. Cinq après-midi pour prendre du recul sur ses écrits et s’y replonger en même temps. Neuf compagnons d’écriture et un écrivain, Sébastien Spitzer.
Le plaisir de s’adonner à sa passion, la souffrance de comprendre vers quoi tendre sans en trouver les ressorts. L’écriture est une longue quête, on le sait.
« Les fausses jumelles », manuscrit relégué dans les entrailles d’un traitement de textes depuis dix ans, va bien retrouver la lumière sous les traits d’une paire de jumeaux. Tout le récit est à reprendre, tout est à reconstruire mais les personnages sont bien là, déjà.
Un pont avec le Canada
Merci au Pont Littéraire d’avoir embarqué mon dernier roman et de le faire connaître à nos amis canadiens.
Des livres-bancs
S’asseoir sur ces livres-bancs pour imaginer les rebondissements de son livre en cours d’écriture, pour bouquiner ou observer les passants.
Une photo dénichée sur Facebook. Où se trouvent ces bancs en réalité, je l’ignore. Quelqu’un le sait ?
Une bien belle journée
Il n’est pas 5 h quand je m’extrais de mon lit. Migraine.
Dehors, il fait nuit. Pluie à verse.
La grille du métro est fermée. Panne du mécanisme, m’expliquent les deux agents qui s’escriment à la relever.
Je cours jusqu’à l’accès suivant. La pluie redouble.
Je m’égoutte sur le quai, les lunettes embuées, en attendant la rame.
À la station Gare de Lyon, l’escalier roulant est HS. Plutôt que d’en chercher un autre plus vaillant, qui sait ?, je saisis la poignée de ma valise et m’attaque à la longue volée de marches avec l’entrain d’un alpiniste en début d’ascension.
Au-dessus de la Seine, en plein milieu du Pont d’Austerlitz, une des deux roulettes de ma valise lâche. Il faut dire que la roulante n’est pas jeune.
Je la tire tant bien que mal, comme on remorquerait un avion posé sur un demi train d’atterrissage.
Je monte dans le train trois minutes avant que le sifflet du départ retentisse. Ma montre ne va tarder à annoncer 6h.
Au fil des années, l’heure de ce premier train de la journée à destination de Toulouse via Limoges avance inexorablement, tandis que l’heure d’arrivée stagne. Il vaut mieux sans hésitation se rendre à Bordeaux qui se rapproche de Paris, elle, d’année en année. Mais c’est à Cahors que vit ma mère…
Tandis que le train s’ébranle, je change mon masque, déjà humide. Pose mes lunettes à cheval sur ma cuisse afin qu’elles sèchent elles-aussi. Et je somnole.
Je vais chercher un café un peu plus tard. Regagne ma place. Attrape un livre au fond de mon sac à dos, par habitude car je suis bien incapable de lire tandis que ma tête tambourine, ôte mon masque pour siroter le nectar fumant. Mes lunettes ne sont plus sur mon nez. Damned !
Je me lève brusquement craignant de m’être assise dessus – ça m’est déjà arrivée voyez-vous, renverse une partie de mon café sur mon jeans – il était mouillé, il le reste ; il était bleu, il se charge de marron ; il était frais, il devient chaud, mais pas au point de me brûler la peau, c’est déjà ça. La question des lunettes est la seule qui me préoccupe de toute façon à cet instant-là.
L’examen de mon siège ne révèle rien qui évoquerait de loin ou des près des prothèses d’œil, Mais où sont-elles passées que diable ? Quand mon regard balaie l’allée, remontant virtuellement le chemin accompli avant de me rasseoir, je les voie à quelque deux mètres de moi – vous remarquerez que je me débrouille sans elles, mais c’est quand même mieux avec ! – alanguies sur la moquette gris chiné. Intactes. Pas piétinées, même pas bousculées. Un miracle.
Dans deux heures le jour se lèvera sur une bien belle journée.