Les premières critiques qui remontent sur mon dernier roman, Le voisin du 7e, font état de surprise. Les lecteurs qui me connaissent ne s’attendaient pas à un récit érotique.
« Juste ce qu’il faut de sensuel. Et pour être tout à fait franche, je ne t’aurais pas imaginée écrire ce type d’histoire. » Marie-Claire
« Un registre bien différent de ce que tu as écrit jusque-là. Je n’en reviens pas ! » Leslie
« Vous écrivez sûrement comme vous parlez : beaucoup de débit, de fantaisie et d’enthousiasme autour de votre obsession naturelle, celle des désirs brûlants, des sentiments volatils et du paradoxe amoureux. » Etienne
Je m’en amuse, je m’en inquiète. Et me demande quelle tonalité mettre dans mon prochain roman. Ou plutôt de quelle tonalité sera fait mon prochain roman car ce n’est pas moi qui choisis, je vous l’assure. C’est le récit lui même qui prend le pouvoir.
La sempiternelle question : L’auteur vit-il ses fanstasmes dans ses écrits ? Les lecteurs ont tôt fait de reconnaitre les désirs, les propres expériences de l’auteur dans ce qu’il fait vivre à ses personnages. Et que cet auteur revendique haut et fort que d’une pure fiction il s’agit n’y change guère.
J’ai ainsi eu souvent à m’en défendre, et mon dernier roman (Le voisin du 7e), je le crains, ne va nullement contribuer à ce qu’on m’épargne !
Sonia Dron, une amie auteure, m’a dit répondre, quand on la renvoie à ses romans érotiques, que si Stephen King avait vécu ou seulement fantasmé tout ce qu’il fait vivre à ses héros, il serait un psychopathe.
La mise au point de Rougepolar sur son blog me parait pertinente également :
Quand je finalisais « Le voisin du 7e », j’ai passé des heures à surfer sur le Net dans les iconothèques pour trouver une photo qui conviendrait pour la couverture. Rien qui vaille. Jusqu’à ce que je tombe sur la bonne, celle qui collait pile poil. Chouette ! Hélas, elle n’était pas présente dans une photothèque commerciale mais dans un blog de particulier. Je tentais ma chance sans trop y croire en contactant son auteur. « Coucou, c’est moi, j’aimerais bien utiliser votre photo… » Figurez-vous qu’il m’a répondu ! Et pas seulement : il joignait la photo en haute définition, s’étonnait que le miracle Google m’ait permis d’arriver jusqu’à l’une de ses oeuvres et me demandait juste, et encore si je voulais bien, de le citer en crédit-photo. Quand j’écris que le meilleur est souvent possible !*
Evidemment, je m’exécutai, trop contente de ma chance. Crédit-photo en début de livre, remerciement en fin. La moindre des choses. Un petit mail aussi. « Mon bouquin est sorti, avec votre photo en couv. J’adore ! ». Fairplay, il opina « Très jolie couverture ! » et accepta mon offre de lui en adresser un exemplaire. Aussi fière que contente, j’étais. Quelques jours plus tard, appel d’un livreur d’Amazon (ne connaissant pas le n° de tél de mon bienfaiteur, c’est le mien que j’avais indiqué lors de la commande). « Heu, je suis dans l’immeuble et y’a pas de « Dressy » sur les boîtes, mais un « Gressy ». Vous confirmez ? » Je confirmai – Gressy, bien sûr, pas Dressy – alors qu’une fièvre me saisissait. Je n’avais pas fait ça ! NON !
Et sa réponse tomba. Comme un pétale de rose sur des eaux troubles. Je n’en revenais pas. »Rassurez-vous, ça m’a fait plutôt rire ! Si un jour, j’écris l’histoire de ma photo, je pourrai caser cette anecdote ! Bonne journée «
Bonne journée ! Même pas agacé.
La vie est pleine de surprises, et souvent des bonnes, parce que certaines personnes sont fantastiques*.
Merci Daniel Gressy, vous êtes un féetaud (il semblerait que ce soit le masculin de fée) ou plutôt mon bon génie. Je vous adresse un merci, un merci aussi immense que votre coeur !