Archives mensuelles : octobre 2019

lavomatic
Image parIgor Saveliev de Pixabay

Une grosse couette à laver m’a valu une visite au Lavomatic. Ça faisait plusieurs mois que je n’y avais pas mis les pieds. Et chaque fois, ce lieu m’émeut.

L’odeur de lessive, si présente, peut-être. Plus certainement, c’est le face à face homme-machine, inconstant, symbolique, qui m’interpelle dans cet espace ouvert.

D’un côté, la déshumanisation : des automates, des hublots, des paniers métalliques, du carrelage gris béton, des murs blancs de morgue, des panneaux aux consignes austères.

De l’autre côté, face à la rangée des hublots, parfois un homme, une femme, seul, seule, qui lit. Ou observe le linge tourner, comme on regarde les boules se mélanger dans la sphère du tirage du Loto, l’espoir infime de gagner en moins. Frêle silhouette perdue, comme désemparée, submergée par cette technologie d’inox.

Souvent, au contraire, des hommes et des femmes qui s’affairent, discutent, échanges quelques anecdotes, des bons plans. Des étudiants, des mal logés, des mères de famille, chacun son linge, chacun ses soucis qui, eux, ne se lavent pas. Dans cette atmosphère tropicale qui sent bon le propre, des humains avant tout. Les machines alors s’effacent.

 

horloge
La grande horloge du musée d’Orsay qui m’impressionne toujours autant !  Image parvalentinsimon0 de Pixabay

Le temps me joue des tours. Il ne peut en être autrement.

Mon agenda m’échappe, me tombe des mains, mes nuits de sommeil s’évanouissent, les minutes s’envolent, les heures me glissent entre les doigts comme du sable sec.

À croire que chaque journée rivalise d’ingéniosité pour grappiller le temps qui me permettrait d’écrire.

Voiture à reconduire au garage trois fois d’affilée pour le même dysfonctionnement (si !), grève des trains inopinée en Occitanie (selon le terme utilisé par la SNCF sur son panneau d’affichage le 18 octobre en gare d’Austerlitz, moins drôle que grève surprise), des documents officiels mystérieusement envolés qu’il me faut remplacer, des points de suture à deux heures du matin pour mon fils… Mais que se passe-t-il ?

Chacun sait la vie surprenante, je la crois fantastique, pour le pire et surtout le meilleur, et ce n’est pas Marie l’héroïne de Merci Gary qui me contredira.

 

 

 

logo lea
Le logo de LEA, feu Les Editions Abordables

Tiens donc*… Une société d’édition de livres, dénommée Les éditions absolues, a été immatriculée tout début septembre.

Sigle : LEA, Siège basé à Paris 15e.  Exactement comme les Editions Abordables en liquidation depuis juillet dernier. Comme c’est étrange. Renaîtraient-elles de leurs cendres ?

Le phénix s’appelle Léa. Ce pourrait être le titre d’un roman.

*Merci à la source qui m’a signalé cette mystérieuse coïncidence.

 

 

automneC’est l’automne, voilà ce que je me suis dit en ouvrant les volets.

Ces derniers jours, j’avais bien remarqué les feuilles roussies, la réapparition des manteaux dans les rues, des courges dans les étals… mais c’est certainement la pluie fine et le ciel gris de ce matin qui m’ont alertée.

Alors oui, c’est l’automne, depuis deux semaines déjà pour le calendrier et désormais pour moi aussi.