Au cours de ma mini vie d’apprentie écrivain, j’ai croisé trois éditeurs. Tellement semblables, tellement différents.
Le premier, un certain « Z » est un usurpateur, ni plus ni moins. Il se rêve éditeur, se gausse d’être un lettré, de posséder la Pléiade, paraît. Il lance quelques actions, fait croire qu’il est le roi du monde et cherche à vous entraîner dans son sillage. Vite démasqué, il se cache pendant des mois au fond d’une grotte puis réapparaît quand un peu d’allant mystificateur lui revient. Il semble avoir disparu pour de bon, peut-être croqué par un ours.
La deuxième est une desesperate housewife de l’édition. Elle recherche la distraction. Des frissons, c’est encore mieux. Les plans foireux, les trucs à demi-réfléchis ne lui font pas peur, bien au contraire, tant qu’il y a des copains dans l’affaire et de la créativité en jeu.
Enfin, pour troisième, un génie (!) incompris. Il croit inventer la roue en la choisissant carrée. Mais comment les autres n’y ont pas pensé, ces idiots ! Et s’il échoue, c’est la faute à ses proches qui ne l’ont pas assez soutenu, les misérables. Imparable !
Et leurs similarités ? Parce qu’ils en ont. C’est le livre objet qui les fascine plus que le texte. L’aboutissement d’un projet qui les anime plus que le plaisir offert aux lecteurs. Et ils écrivent, tous les trois, avec plus ou moins de talents. Ils s’éditent évidemment entre deux oeuvres d’auteurs-maison. Et peut-être est-ce pour cela qu’ils sont devenus éditeurs. Certainement. Pour tenir entre leurs mains le fruit de leurs griffonnages.
lls sont ainsi ces éditeurs clopinant. De vrais personnages de fiction qui mériteraient largement qu’on les croque d’un coup de plume. Chiche ?