La semaine dernière mon caisson de bureau s’est bloqué. Impossible de l’ouvrir. J’ai secoué les tiroirs. En vain. Je l’ai basculé, sans plus de résultat. Il a fallu l’intervention d’un technicien armé d’un tournevis pour venir à bout de la serrure qui s’était verrouillée elle-même.
Si je cite ici cette anecdote bien ordinaire, c’est qu’elle me fait penser à la vie. À la vie en général.
Parce que ce matin, lasse de ne plus trouver mes affaires dans le fourbi du tiroir, j’ai attaqué ma journée de travail en le rangeant. J’ai d’abord rechigné, pesté. Il m’a fallu du courage en quelque sorte pour me décider à prélever sur mon agenda chargé les minutes nécessaires. Franchement j’avais plus intéressant à faire que de m’atteler à cette tâche ingrate.
Et puis, tiroir après tiroir, j’ai remis les trombones dans leur case, les cartes de visite dans leur boîte… J’ai retrouvé des post-il en veux-tu en voilà, trois surligneurs jaunes là où il m’en manquait un la veille, la clé USB que je pensais égarée… Et ma journée a finalement très bien commencé.
La vie est ainsi, il me semble. Quand elle nous secoue, quand la serrure se ferme injustement, il faut du courage pour réagir, pour aller chercher au fond de soi les ressources nécessaires. Elle peut alors nous surprendre et nous offrir le meilleur.
Vous le savez, c’est mon credo et le fondement des histoires que j’aime à raconter. La vie est un caisson de bureau pourrait être le titre d’un prochain roman. Qu’il me reste à écrire !