Archives mensuelles : janvier 2019

licornesEn traversant rapidement la chambre, elle shoota malencontreusement dans le crapaud en peluche de sa fille et l’envoya valser dans le couloir. (…) Elle ramassa la peluche et sourit. « Quelle horrible bestiole ! Maman a vraiment eu une drôle d’idée d’offrir ce crapaud à Jeanne pour sa naissance. » La peluche ayant tout d’abord terrorisé sa fille, Marie l’avait fait disparaître au fond d’une armoire. Puis, un jour, en jouant à cache-cache, Jeanne l’avait retrouvée et couverte de bisous dans l’espoir de la voir se transformer en Prince charmant, en vain évidemment. Depuis lors, il n’était plus question de lui parler de contes de fées !  Extrait de Merci Gary Plotter.

Ce matin, moi, c’est dans un couple de licornes que j’ai butté, couchées sur le flan, les pupilles décentrées, comme victimes d’un coma éthylique après une fête arrosée. Ah ces animaux magiques, intenables !

article-librairie
Photo extraite de l’article cité

Harry Potter est un vrai magicien, qui en doute ? C’est lui, bien sûr, qui a fait de J.K. Rowling ce qu’elle est aujourd’hui ; c’est lui également (ou plutôt son double) qui vient indirectement à la rescousse de Marie, l’héroïne de mon roman Merci Gary Plotter, alors qu’elle s’enfonce dans une irrépressible détresse ; et c’est lui, enfin, qui vient de sauver Lello, la librairie centenaire de Porto. La preuve est largement établie, il me semble, non ?

« Merci Harry Potter » pourrait dire la direction de la librairie.

article Metro : Lello, la librairie centenaire au cœur de Porto sauvée par… Harry Potter

 

paris hiverParis à la tombée de la nuit. Cette vue hivernale, depuis mon bureau dans le 10e arrondissement, a pour moi la saveur douce et réconfortante d’un bonbon.

J’étais en train de croquer un sandwich dans une cafétéria grise et bruyante d’aire d’autoroute quand une scène a ensoleillé ma journée. Un vrai petit bonheur !

Un quadra trapu bataillait devant un distributeur automatique de boissons. Au moment où il renonçait et se tournait vers la machine voisine, un quinqua flamboyant se planta devant cette même machine et inséra une pièce dans la fente du monnayeur. « Hé ! » râla le premier, « j’étais là avant vous, ça se fait pas, ça « . Le quinqua stoppa net son activité et lui décerna un large sourire. « Je ne vous avais pas vu, je vous en prie » lui dit-il en reculant d’un pas. L’autre continuait de maugréer : « C’est pas des manières. » Le quinqua se rapprocha et, enveloppant du bras l’épaule du quadra, il l’engagea à se positionner devant le distributeur. L’autre poursuivait malgré tout sa plainte : « Parce que j’étais là avant vous ».

—Je sais, monsieur, je ne vous avais pas vu, temporisa le quinqua d’une voix claire et posée. Allez-y, servez-vous !

—La machine est bloquée, vous avez mis une pièce !

— Je vous offre bien volontiers ce café.

— Il n’en est pas question !

Le quinqua appuya sur le bouton pour libérer la pièce. L’autre inséra sa propre pièce et programma son café.

— Une pause et un café, ça fait du bien quand on conduit, assura le quinqua pendant que la boisson coulait.

— C’est vrai et il faut savoir prendre le temps. Les vacances ne font que commencer.

— Ah, vous êtes en vacances, alors profitez-en bien !

Le plus jeune récupéra son gobelet et sourit au plus âgé en lui laissant sa place devant le distributeur. Ce dernier lui rendit fort chaleureusement son sourire.

— Au revoir, Monsieur !

— Au revoir, Monsieur, bonne route !

De l’élégance pure.