Deux livres qui traitent de la question de l’écriture quand on est auteur, et plus précisément de celle de la limite entre la fiction et la réalité, un thème que j’aborde également dans Le voisin, mon roman en cours :
♥ Le Mobile de Javier Cercas (si gentiment offert par mon amie Nicole), un excellent petit roman au style et à l’intrigue épurés et efficaces :
Le héros veut écrire un grand roman et il est persuadé qu’en s’inspirant de faits réels ses propos seront plus crédibles. « Il était évident qu’en transposant dans sa fiction un modèle réel, il serait beaucoup plus simple d’incarner son personnage de façon vraisemblable et efficace. » Il va pour cela créer de la réalité, une réalité qui va se retourner contre lui.
♥ D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan (merci à mon fils Joé de me l’avoir offert), dans un style bien différent du précédent. L’auteure joue sur les émotions, sur l’ambivalence, l’atmosphère y est oppressante.
« Et désormais tous les personnages que je pourrais inventer, quelle que soit leur stature, leur histoire, leur blessure, ne seraient jamais à la hauteur. De ces personnages fabriqués de toutes pièces, il ne sortirait rien, aucune émanation, aucun fluide, aucune effluve. Quoi que je sois capable d’imaginer, ils seraient tous petits, rabougris, pâlichons, ils ne feraient jamais le poids. Exsangues, dispensables, ils manqueraient de chair » : voilà ce dont veut la convaincre sa nouvelle « amie », la mystérieuse L.