Archives mensuelles : août 2016

Pour la nouvelle année, mon amie Nicole m’a offert ce livre de Martin Page, sans l’avoir lu (ce qui 41CoxfwyAJL._SX195_n’est pas dans ses habitudes), juste pour son sujet qui ne pouvait que m’intéresser. Et elle avait vu juste !

Présentation de l’éditeur : « Dans ce livre, Martin Page répond aux interrogations d’une jeune écrivaine. Elle s’appelle Daria, elle veut écrire un roman. Au fil de leurs échanges, il lui donne des conseils d’écriture, mais surtout il esquisse des moyens de se débrouiller avec le monde, avec le milieu littéraire, avec ses propres névroses et fragilités. C’est d’abord un livre sur la réalité des écrivains d’aujourd’hui : l’envoi d’un manuscrit, les rapports avec les éditeurs, et avec les autres auteurs, l’argent, la maladie (…) Il s’agit de concilier l’exigence d’une pratique artistique et la vie quotidienne.
Au fil de ce dialogue, Martin Page dessine une sorte d’autoportrait. Entre dépression et exaltation, il nous parle de l’art sauvage de l’écriture, un art encore jeune, riche de possibilités. Sans escamoter la dureté sociale ni la réalité des coups et des blessures, il défend l’imagination comme forme de résistance. Pour lui, la littérature est un sport de combat autant qu’un des grands plaisirs de l’existence. »

La modeste auteure que je suis s’est retrouvée dans des observations ou interrogations de l’auteur. Ses propos ont conforté certains de mes points de vue et m’ont encouragée, aussi. Surtout.

Je dois avoir avouer que je ne connaissais pas Martin Page et j’ai découvert là un auteur sensible, plein d’humilité, ouvert aux autres et à leurs difficultés, que j’espère rencontrer un jour.

Son blog  : http://www.martin-page.fr/


2048x1536-fit_mysterieux-inconnu-fait-ecrire-message-excuses-ciel-brisbane-australie« Les écrits, c’est pas comme les paroles. Ils restent, ils mûrissent, ils aident, bien mieux que n’importe quelle parole qui s’envole au moindre souffle ! » ai-je écrit dans la première nouvelle de mon recueil de nouvelles.

Et pourtant certains peuvent s’étirer, s’effacer, se désintégrer dans un souffle… tout comme les paroles. Il suffit qu’ils soient portés par le ciel !

Lire l’article : la communication est dans le ciel

cropped-photos-livres1.jpgJusque-là j’ai refusé de m’engager dans la voie de l’auto-édition pour mon recueil de nouvelles, me laissant le temps de trouver un éditeur (je raconterai prochainement mes déboires avec l’un d’eux) sérieux.

J’opposais en premier lieu la nécessité d’un regard éditorial. Il y a tant d’ouvrages médiocres en circulation dont les auteurs sont fiers par manque de recul et de conseils de professionnels. J’ai encore eu l’occasion d’en lire un cet été. Un premier roman comportant de belles trouvailles, une bonne syntaxe… Mais au fait que voulait dire l’auteur ? Et que dire des fautes d’orthographe qui m’ont piqué les yeux à chaque page tournée ? Je n’en blâme absolument pas le jeune auteur. Je crois que tous les écrivains en herbe en passent par là, et je n’en suis guère éloignée encore malgré mes deux livres aboutis, mes deux autres en cours et mes nombreuses formations. Seulement quelques semaines de travail supplémentaires sous la houlette d’un regard extérieur et professionnel auraient bien amélioré cette prose-là pour la plus grande satisfaction des lecteurs.

En second lieu me freinait la question de la promotion du livre. Non accompagnée par un éditeur, elle se révèle complexe. Bien sûr  nous connaissons tous les success stories de l’auto-édition. Mais dans les faits ces livres ne sont devenus des best-sellers que grâce à la mise en oeuvre, par leurs auteurs, d’une stratégie de promotion gagnante. Aucun succès n’arrive par hasard. En tant que professionnelle de la com, je devrais savoir opérer… Eh bien non ! Savoir se promouvoir soi-même est plus un état d’esprit qu’un métier, et j’en suis dépourvue.

Seulement voilà, « Les écrits, c’est pas comme les paroles » est finalisé depuis deux ou trois ans maintenant. Les textes se sont affinés au fil de mes autres écrits et ont été corrigés et recorrigés par des yeux de lynx (Merci Nicole !). Le recueil est passé entre les mains de deux éditeurs (pas si intéressés que ça mais suffisamment pour avoir envisagé de l’éditer) et il attend une heure qui ne viendra qu’avec un peu d’aide puisque, comme écrit plus haut, rien ne vient par hasard.

Alors (résolution de l’été, bien plus fiable que celles, impulsives,  du 1er janvier) je tente une soumission du manuscrit à un nouvel éditeur et, en cas de refus, je ferai appel à un pro de l’auto-édition. C’est décidé !

pour vous servirCe premier roman de Véronique Mougin est une belle surprise. Pour une fois, j’ai succombé à l’attrait du corner « Best-sellers » de la Fnac et je ne l’ai pas regretté, bien au contraire.

Je me suis rapidement laissée happer par les déconvenues de Françoise, une gouvernante chez les très riches. Les considérations de l’auteure sont subtiles, son humour caustique est irrésistible, ses propos intelligemment renforcés par des images fortes et originales.

Extraits choisis :

« Puis, à moins que j’aie rêvé, il m’offrit ce qui ressembla fort à un câlin, un demi-baiser timide, un serrage furtif, en tout cas quelque chose de très doux, de très ancien et dont le goût retrouvé me fit presque mal »

« L’inquiétude, le chagrin, l’appréhension, la colère – cet attelage que la majorité des individus tient fermement en laisse par manque de temps libre ou par obligation, pour garder leur travail – tous ces sentiments caracolaient à bride abattue sous son crâne, trustant sa matière grise, dilapidant son énergie. Véritable drame ou petite contrariété, son cortex ne faisait plus le tri (l’avait-il jamais fait ?), Madame plongeait dans un abîme de douleurs. »

« Sa voix grave et lente, à l’accent indéfinissable, semblait malaxer chaque mot de notre vieille langue pour lui conférer une intensité neuve. Enchâssées les unes aux autres, rechignant aux points finaux, ses phrases composaient une mélodie enivrante qui me baladait des palais du Golfe aux hôtels particuliers de la vieille Europe, sur ces rives enchantées où il vivait depuis toujours.

La lecture de ce roman est instructive, fort amusante et on ne peut qu’adhérer aux messages de l’auteure qui prend avec délicatesse la cause des petites gens. Une cause qu’elle connait bien à en croire sa bibliographie.

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