Mission parade de Noël

Première mission effectuée en tant que bénévole de L’Heure Civique : encadrer la parade de Noël de ma ville. Il y a pire comme travail, non ? D’autant que j’ai eu le privilège de côtoyer le Père Noël de près et il m’a semblé très en forme. Il m’a confié être serein, ses lutins ont bien bossé, ils sont dans le timing. Chouette nouvelle, non ?

Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur ce dispositif : https://lheurecivique.fr/ (si votre ville est d’ores et déjà partenaire).

Tenir debout

François est un comédien célèbre. Eléonore sort tout juste de ses études, travaille comme ouvreuse dans un théâtre. Coup de foudre, coup du sort. Un accident rend François paraplégique alors que leur vie à deux n’a pas commencé. Mais Eléonore ne fuira pas. A tour de rôle, ils nous narrent leur intimité faite de peurs, de désespoir, de découragement, d’amour, d’envies. J’ai aimé l’alternance des points de vue dans ce joli roman de Mélissa Da Costa,  bien documenté sur le quotidien des paraplégiques, humaniste, sans mièvrerie.

Le concert de Bob Dylan

Vingt heures moins deux ou trois minutes, des silhouettes s’infiltrent sur la scène, dans le noir, rejoignent leur instrument. A vingt heures moins une retentit la première note alors que des spectateurs cherchent encore leur place. Un chemin lumineux d’ampoules faiblardes s’est allumé en arrière-scène et une demi-douzaine de projecteurs souffreteux dirigent leurs faisceaux vers les spectateurs.

Promesses, galères et intimité

L’introduction musicale est longue, prometteuse. Bob Dylan enchaine sur un titre de son dernier album. Sa voix est bien là, enveloppante. Le volume sonore parfaitement réglé, les musiciens au top. Rien de plus ne s’allume, rien d’autre ne bouge. La légende enchaine les morceaux, sans respiration entre eux, comme sur son album.

Les placeuses galèrent avec les retardataires, équipées d’une microscopique lampe de poche. De poche à ticket. Pourvu que la prod ait contracté une bonne assurance en responsabilité accident. Une chute dans l’escalier et paf ! fracture du col du fémur. Ni éclairage complémentaire ni appel possible aux secours, nos téléphones ont été mis à l’isolement dans une pochette sécurisée qui doit ressembler à celle dont les collégiens sont maintenant équipés. Sauf que nous sommes venus, nous, de notre plein gré et après avoir payé, cher. C’était bien spécifié en amont du contrôle des billets : l’artiste privilégie la proximité avec les spectateurs et a souhaité un concert intimiste. Pas de téléphone. Comme si l’absence de téléphone en poche pouvait faire tomber sous le charme de n’importe qui. Ça se saurait. Et puis un concert intime à près de 4000, c’est comme des funérailles dans l’intimité familiale avec un millier de curieux infiltrés, ça manque un peu de… intimité, enfin vous voyez ce que je veux dire. Mais bon, l’artiste a toujours raison.

Obscurité troublante

La lumière est celle de cierges en salle close, pauvre et figée. Une mise en scène statique conçue par un thanatopracteur à coup sûr. Même un concert à la bougie est plus éclairé. Impossible pour les spectateurs de discerner le moindre visage dans cette pénombre, les rétines dardées par les points lumineux des projos. On devine, devine seulement, que la silhouette qui se meut lentement derrière le piano est celle du Maître.

Des acclamations s’élèvent entre les titres, laissant de marbre Bob qui poursuit son taf calé à la pince à épiler. Il enchaine avec l’objectif de vite rentrer à son hôtel, une camomille et au lit !

Une poignée d’afficionados s’emballent par moment. Quelques cris, des encouragements qui ne parviennent pas à réveiller l’assistance. Peu de vrais jeunes dans la salle, Bob sent la naphtaline. Je parierais ma plus jolie paire de pantoufles que certains dorment, leurs ronflements masqués par les décibels savamment contrôlés. De toute façon, l’artiste s’en moque, des fans, des ronfleurs, et de ceux qui quittent la salle précocement. Priorité camomille.

Allées et venues

Je suis toujours stupéfiée par ces personnes qui quittent les spectacles au bout de quelques minutes. Caprice de riches, ou de privilégiés du moins. Des places à cent balles quand même. A ce prix, on use un peu le siège, il me semble.

Certains ont choisi d’user les toilettes. Jamais vu autant d’allées et venues vers le spot au petit bonhomme vert. Et ce ne doit pas être dû à un trop plein de bière. Alors peut-être un souci de prostate ou l’impériosité de rentabiliser sa place en utilisant eau et papier toilette. Ce sera cela de moins à consommer à la maison.

Et fin sur notre faim

Les guitare, basse, contrebasse, piano, harmonica… (je ne suis même pas certaine d’avoir bien repéré tous les instruments) se taisent, une silhouette se lève, contourne péniblement le piano, aussi courbée et lente que si elle tirait un pachyderme récalcitrant. La lumière du fond de la salle se rallume. Ben voilà, The End.

Pas de révérence, la faute à l’arthrose.

Pas de présentation des musiciens, ils ne le méritent pas.

Une scène toujours dans la pénombre, afin de cacher ce qu’on ne veut pas montrer.

Pas de « au revoir, merci » à l’assistance, dans la foulée du pas de « bonjour ». Aucun mot non chanté, la star n’est pas là pour ça.

Pas de rappel, personne ne s’y risque.

La prochaine fois, on restera à domicile, on mettra nos téléphones en mode avion, on éteindra la lumière avant de s’installer sur le canapé et de lancer l’album. Et on s’y croira pour pas un rond.

Est-ce que Bob Dylan a pris des rides ? Impossible de le dire. Des ans, assurément. Toujours aussi imprévisible ? Ah oui ! Est-ce que c’était le vrai au moins sur scène et pas un hologramme ? Probablement, sinon, il l’aurait conçu un peu plus… alerte, non ? Est-ce que c’est bien lui qu’on a entendu chanter et pas un enregistrement ? Mystère.

Dans la rame du métro, en rentrant chez nous, entourés de jeunes déguisés, j’ai une révélation. Nous sommes le 31 octobre ! Mais bien sûr, c’était une soirée Halloween. Bougies, ombres et fantômes !

les feuilles des trottoirs

Coups de vent, coup de froid et voilà les trottoirs jonchés de feuilles poussiéreuses et sèches, que les agents de la voirie peinent à souffler. Dès qu’ils ont le dos tourné, elles s’en donnent à cœur joie. Les passants écoutent crisser leurs pas, les soulèvent par de rapides coups de pied, les enfants les saisissent à pleines mains. Quelques gouttes de pluie et elles se gorgent d’eau, deviennent glissantes. L’automne s’est installé en ville, moins flamboyant que son compère des bois et des jardins, et partout l’hiver guette en coulisse.

Extraits de lecture

Avec le cahier des citations, dans la chambre de mon enfance se trouvait le cahier des extraits de lectures. J’y copiais, là encore avec application, les passages marquants de mes lectures. Sans soupçonner un instant écrire un jour mes propres phrases.

A l’époque, je lisais beaucoup. Beaucoup. Je possédais aussi, je m’en souviens sans l’avoir retrouvé, un carnet noir à tranche rouge dans lequel je consignais soigneusement les références des livres qui me passaient entre les mains. Ma satisfaction augmentait proportionnellement au nombre de pages noircies, comme s’il s’agissait de paliers à atteindre.  A chacun ses collections.

Allez, je parie que vous êtes aussi nombreux à noter les références de vos  lectures qu’à relever citations et passages. Je me trompe ?

Donnez à lire

Ce roman est celui que j’ai choisi, après quelques hésitations, pour répondre à Donnez à lire, une opération annuelle organisée par le Secours Populaire. Et que je viens juste de découvrir alors que c’est sa 10e édition (shame on me!).

Il s’agit d’acheter un livre jeunesse – tous âges – dans une librairie participante et de le confier à la caisse. Il sera remis par les soins des bénévoles du Secours Populaire à un enfant qui n’a que peu accès aux livres.

J’ignore celui ou celle qui recevra ce roman mais j’espère qu’il/elle aura plaisir à le lire et le relire, et le confiera à un copain, un frère ou une sœur qui le confiera à son tour à un autre. Que ce livre voyage de mains en mains et fasse voyager les esprits !

Avis aux lecteurs et lectrices passionnés, l’opération dure encore quelques jours.

Maître en satin

HISTOIRE COURTE

J’agite mes orteils pour délasser mes pieds, conduire pieds nus est une torture. Et observe mon visage dans le rétroviseur intérieur. Ma nuit blanche y a imprimé quantité d’ombres mais, aucun participant au stage ne me connaissant, au pire je passerai pour dix ans plus âgée. J’enfile mes chaussures en sortant du véhicule, tire sur ma robe, enfile mon trench. Par chance oublié dans la voiture.

M’y voilà ! Trois heures à parler succession à un club d’entrepreneurs, et plus d’échappatoire ! J’ai le palpitant qui tambourine, bien qu’il s’agisse de ma vingt-deuxième prestation dans ce domaine. Ce qui m’inquiète n’est pas de ne pas maitriser le sujet, c’est moi. L’habit fait le moine, dit-on. Il fait aussi la notaire.

Entrée dans l’arène

En montant les quelques marches qui mènent à la salle, je trébuche sur mes stilettos. Pas un magasin d’ouvert ce matin sur ma route pour acheter des ballerines. Altitude douze centimètres ou plante des pieds à même la moquette. Même en arguant épine calcanéenne ou allergie au cuir de bovin, les arrivées pieds nus c’est bon pour les artistes. Et je n’en suis pas une.

Je salue l’assemblée en la balayant du regard, huit hommes, deux femmes. « Je suis Maître Sophie Acte, dis-je, un nom aptonyme facile à retenir. » En général, les zygomatiques se relâchent, certains relèvent le terme qu’il découvre. Aptonyme, vraiment ? Absolument, comme monsieur Viandard, boucher, et madame Sauveur, médecin.

Ce matin-ci, personne ne moufte. Les yeux sont braqués sur mes chevilles. J’aurais dû ceinturer ma robe pour la relever. Avec un peu de chance j’aurais trouvé un bout de ficelle dans ma voiture. Trop tard.

Mauvaise tenue

Je lance le diaporama. « Alors, pour commencer, les abattements. Il faut les connaitre pour les faire jouer au maximum » annoncé-je.

Je déroule mes slides dans un silence de chambre mortuaire.  Heu les gars vous êtes avec moi ? ai-je envie de leur dire. A moins que je hurle un grand coup pour les réveiller. Encore faudrait-il que j’en aie la force. Je reste pro. Demande « Qui peut rappeler les cinq abattements les plus connus que nous venons de voir ? » Un jeune barbu se lance. Je rectifie un point. « C’est bon pour tous ? » Un mâchouilli de  « oui » me revient pour réponse.

Il fait une chaleur à cuire des œufs au plat à même le bureau. « On pourrait ouvrir les fenêtres » proposé-je. Un grand baraqué se lance dans la manœuvre. « Non, elles sont bloquées » il dit.

Je déboutonne mon trench. A peine ai-je retiré la première manche que je le regrette aussitôt. Putain, je m’étais juré de rester coincée dans ce pardessus cache-honte. Trop tard, je suis à nu.

Pas nue. En tenue de soirée.

Doutes et questions

Les yeux remontent le long de mes jambes. S’élargissent en découvrant que le bout de satin lie-de-vin qui dépassait de mon trench, surplombait mes escarpins, se prolonge sur tout mon corps. Qu’est-ce qu’elle fout en pareille tenue, en pleine journée, dans un séminaire pour entrepreneurs ?  Elle sort de boîte ? Elle n’est pas rentrée chez elle après une mission d’escort ? Je perçois leurs doutes qui viennent d’enfler à en crever. Est-elle bien la notaire qu’on nous avait annoncée au moins ? Elle semble maitriser son sujet mais allez savoir…

Dois-je me lancer dans des explications ? Leur raconter ma soirée à l’Opéra pour une prestigieuse opération caritative organisé par mon époux, qui a pris fin vers trois heures du matin, juste avant que notre voisine du dessus, Reine Happe, n’ait choisi de se défenestrer et ne manque nous tomber sur le capot.

Notre voiture fut épargnée mais pas madame Happe. Morte sur le coup. Notre nuit aussi.

Up or down

Nous avons appelé le Samu, la police, répondu aux questions d’usage et réveillé le concierge qui, dans sa semi-conscience, mis deux siècles pour trouver la bonne clé. La police fut à peine plus rapide pour exiger de nous une déposition au poste. Dans l’appartement de notre voisine, ils avaient trouvé la télé allumée et, sur la table de la cuisine, trois tablettes de psychotrope ainsi qu’une bouteille de Cognac, vides. Et sur son réfrigérateur, un post-it avec mon numéro de téléphone sous les mots En cas de problème.

Cette révélation m’a étourdie comme si je venais de percuter une porte vitrée (et je sais de quoi je parle). Durant la soirée, mon téléphone était en mode avion. Et si j’avais manqué son appel de détresse ? J’ai vérifié, aucune notification. Une pulsion suicidaire ne devait pas être un problème pour elle.

Connaissait-on bien madame Happe ? Avait-on décelé ses tendances suicidaires ? Savions-nous si elle avait de la famille, était suivie par un médecin ? On ne confie pas son numéro de téléphone à n’importe qui.

Nous avons confirmé, nous connaissions madame Happe. Bien ? C’est une autre histoire. On se croisait dans l’ascenseur, dans le local à poubelles, à la boulangerie du quartier… Aucune intimité qui pousse à quelques confidences. « Nous ne sommes pas psychiatres monsieur l’agent, je suis notaire et mon mari commissaire-priseur. Je lui ai donné ce post-it l’année dernière quand notre concierge a été hospitalisé. Son absence l’angoissait, elle me l’a dit dans le hall, parce qu’elle attendait un colis. Alors je lui ai proposé de me rendre pour elle à la poste si elle rencontrait des difficultés pour récupérer son paquet. C’est tout. »

Et c’était tout, hélas. Je n’avais certainement pas assez prêté attention à elle et les remords me mordillaient la conscience depuis le petit jour. Elle n’allait pas fort, cela je le savais, et je ne m’en suis pas préoccupée. Happe, un contraptonyme, elle aurait dû s’appeler Down.

Un fond toujours plus profond

Je sens que je m’égare, que j’ai de plus en plus chaud. Il me faut rester concentrée et  boucler au plus vite cet exposé, surmonter mon épuisement, alors pas d’explications superfétatoires. De toute façon, le mal est fait, ma crédibilité s’est perdue dans le satin, ratatinée sur le sol. «Madame ? » m’interpelle le plus âgé. Il devrait savoir, lui, que l’usage est de dire Maître. J’ai envie de lui rappeler la règle, le faire payer pour les autres, mais mes talons vertigineux et mon déficit abyssal de confiance du jour m’en dissuadent. Je réponds à sa question personnelle. Aucun autre participant ne rebondit dessus. Leur confiance dans mes compétences est restée coincée au niveau de mes chevilles. Si au moins ils me mettaient sur le grill pour me tester, cela pourrait devenir amusant. Et puis non, je n’ai pas envie de jouer aujourd’hui. Service minimum. Je cherche de la compréhension, un éclat de compassion sur les visages des deux entrepreneures. Je ne rencontre que des traits aussi fermés que l’esprit de mon beau-père.

Voyons, j’en suis où de ma présentation ? « Passons au démembrement ! »  D’habitude, j’ajoute « démembrement de propriété, on n’est pas dans un thriller » mais aujourd’hui l’image du corps sanguinolent de ma voisine m’en coupe toute envie. Je prends une inspiration. Me tourne vers le tableau blanc pour saisir un marqueur comme on doit attraper un débris flottant quand on est sur le point de se noyer, et c’est là que je me suis enfoncée encore plus. Comme si on pouvait se tuer deux fois.

Sous le nez des chefs d’entreprise, maintenant, mon dos nu jusqu’à la taille. Je peine à trouver le courage de me retourner et affronter la mine des participants. Leurs mâchoires décrochées ne m’évoquent rien de moins que celle de Pierre Richard devant la chute de rein de Mireille Darc dans Le grand blond avec une chaussure noire. Et merde ! Pourtant je me l’étais gravé dans le ciboulot : Ne pas se retourner avant de remettre le trench ! Mes joues sentent le roussi à force de cuire.

Coming out

J’en perds ma retenue, perdue pour perdue, je me lance. « Désolée, vraiment, soyez en certains, de vous imposer une tenue pareille pour vous parler succession entrepreneuriale, j’ai dû participer à une soirée de gala hier soir et un accident grave m’a retenue jusqu’à ce matin. J’ai préféré venir dans cette tenue plutôt que d’arriver en retard et perturber le programme de votre journée. J’aurais dû vous apporter cette précision dès mon arrivée, cela aurait évité les malentendus. L’absence de sommeil est de mauvais conseil, je vous prie de m’en excuser. »

Je suis fière de moi d’avoir réussi à ficeler une explication sobre sans bafouiller. Face à moi, les yeux se froncent. J’y lis Mais qu’est-ce qu’elle nous raconte là ? C’est quoi cette justification aussi douteuse que tardive ? Deux petits sourires narquois et aucun commentaire. Effet manqué. Je poursuis sur ma lancée. « Passons aux frais de succession »

Délivrance

« Des questions ? » Jamais, de ma vie de formatrice, je n’ai été aussi peu sollicitée. Auditoire anesthésié. Et moi, sur le point de m’écrouler. Je leur affiche la dernière slide avec mes coordonnées. « Si des questions vous reviennent, contactez-moi ».

Je vois le barbu et le rondouillard échanger quelques mots et un sourire égrillard. «Messieurs, une question avant qu’on se sépare ? ». « Non, non » répond le poilu avec la mine réjouie de celui qui vient de faire une blague graveleuse. Les deux participantes se sont déjà levées, pour soulager leur vessie j’imagine, avant l’arrivée du prochain intervenant.

Je me hâte de remettre mon trench avant que l’expert-comptable ne pointe son nez justement. Et débranche mon ordinateur. Quand je me relève, la plus jeune des participantes se tient devant moi. « J’étais au gala de la Fondation moi aussi hier soir, mon mari est biologiste. Une très belle soirée. Je vous avais remarquée, votre robe est superbe. » Son sourire est une liqueur au miel. « Et vous me croyez quand je vous dis que je n’ai pas pu rentrer chez moi ensuite ? » Elle sonde mes yeux comme si elle y cherchait le symptôme d’un trouble quelconque. « Quelle importance ? Vous devriez aller vous reposer. »

Je n’ai plus un atome de force. Mon corps et mon esprit rampent comme un camembert oublié au soleil. Je m’effondre sur la banquette de ma voiture. Juste avant de sombrer dans un semi coma, je réalise que je suis allongée dans ma voiture, à une heure où le soleil est au zénith, décomposée, en robe de soirée froissée, à la vue des passants. Que l’un d’entre eux pourrait me remarquer, craindre le pire et appeler la police.

Il ne manquerait plus que ça…

Photos empruntées aux sites Vila.com et mondialtissus.fr

Le cahier des citations

Nostalgie, quand tu nous attrapes avec un petit rien… En vidant la maison de mon enfance, j’ai retrouvé ce cahier au fond d’un tiroir de ma chambre. J’y inscrivais avec application, de mon écriture ronde d’alors, des phrases relevées lors de lectures ou piochées dans des journaux. J’enfilais ces citations au fil des pages pour le plus beau des colliers de mots. Et me sentais riche comme s’il était serti de diamants.

Si vous avez ou avez eu un cahier de la sorte, dites le moi en commentaire.

Pentothal

Eric Neuhoff  a la critique caustique. Quand il s’en prend à un auteur, cela peut me mettre mal à l’aise. J’ai souffert pour Christine Angot, l’une de ses victimes favorites que pourtant je n’apprécie guère. Certainement parce que je sens indirectement attaquée ma plume maladroite, et c’est idiot.

Le sujet de son dernier livre m’a touchée, le récit autobiographique d’un accident de vie, d’un séjour à l’hôpital… évidemment cela me parle. Et quelle claque en lisant ce récit ! Un verbe élégant et touchant, des mots pesés. Juste assez pour que le lecteur ressente. Un humour juste ébauché et un certain détachement en bouclier. C’est magistral !

Au cours de cette lecture, j’ai découvert les racines lotoises de cet auteur. Cerise sur le pastis ! (et là je me sens obligée de mettre un lien d’explication 😂)