Les bruits des souvenirs

Je suis allongée dans mon lit de jeune femme. Les yeux fermés. Tant de choses passent par ma tête. Je connais chaque bosse du matelas, chaque couture de l’édredon. Je n’ai qu’à lever la main, avec un angle dont j’ignore les degrés mais qui s’ajuste précisément, pour atteindre l’interrupteur.

J’entends le coq qui lance sa triple note chevrotante comme s’il s’étouffait. Et qui recommence pourtant trois fois de suite. Je sais que le jour commence tout juste à poindre même si derrière mes paupières closes, derrière les volets fermés, il serait bien difficile de le deviner.

Un long chuintement au loin qui signale le passage du train par vent d’est, quelques grondements de moteurs dans la rue devant, le claquement sec du placard dans la chambre de mes parents derrière la cloison, le craquement de la charpente, les ronflements de ma mère, le gargouillis du chauffe-eau dans la salle de bain, des pas étouffés sur le parquet…

J’ouvre les yeux. Le soleil filtre à travers les lattes du volet. Mes souvenirs me mordent les sens. Les autres lits sont vides. Personne d’autre que moi ne va se lever. Il n’y a plus que des fantômes dans cette maison.

Après mon père, ma mère. Mes parents sont partis pour toujours.

Humeur d’automne

L’automne donne le cafard. Entrée dans l’hiver, changement d’heure, premiers rhumes, soirées sombres, humidité, feuilles mortes, on se sentait mieux quelques semaines plus tôt (et ce n’est pas l’élection de Trump qui nous réconforte). Pourtant, l’automne a de bons côtés. Retour des soupes, des pulls en laine douce, des champignons, des châtaignes à griller dans la cheminée, et des feux de cheminée (même sans châtaignes) qui crépitent (je n’ai pas de cheminée, dommage !), des soirées sous le plaid, du pot-au-feu et autres plats roboratifs, des courges et des clémentines (miam !), des promenades dans le bruissement des pas sur les feuilles mortes. Et grain de raisin sur la tarte aux pommes, il n’y a qu’à lever les yeux pour les emplir de couleurs chatoyantes. L’automne, ce n’est pas si mal finalement.

Image par Gerd Altmann de Pixabay

La couverture

A ma maman

Quand elle descendait du bus scolaire, Clélie apercevait la vieille dame. Sauf en cas de mauvais temps. Assise sur son banc, toujours de la même manière. En plein milieu du siège, les jambes serrées dans un pantalon large, deux aiguilles à tricoter calées sous ses aisselles, un petit ouvrage en suspens au bout, un sac en toile rayée posé à sa droite.

Quelques mètres les séparaient que Clélie ne franchissait jamais. Pourtant elle l’intriguait cette dame sage. Que pouvait-elle bien tricoter ainsi, depuis des semaines ? Des mois même, depuis au moins la rentrée dernière.

Clélie et Josie

À chaque descente du car, la jeune fille jetait un œil vers la vieille femme. Février était particulièrement froid et pluvieux cette année-là et le banc resta vide près d’une semaine. Quand, enfin, Clélie identifia la silhouette familière, un élan la porta vers elle.

Bonjour Madame, dit-elle de sa voix cristalline, j’étais inquiète, je ne vous voyais plus.

La vieille posa son ouvrage sur ses genoux sans le lâcher et releva la tête. Ah c’est toi, jeune fille, je suis contente que tu viennes jusqu’à moi. D’habitude c’est de loin que je te vois. Comment t’appelles-tu ? Clélie, c’est joli comme prénom, et original. Moi c’est Josie, en vrai c’est Josiane, mais on m’appelle Josie depuis près d’un siècle. Tu es très jolie, mademoiselle, quel âge as-tu ?

Célie raconta qu’elle avait treize ans, était en cinquième et ce qu’elle aimait le plus, c’était le sport et le français. La poésie surtout. Moi aussi, j’adore les poèmes, répondit la tricoteuse. J’aimerais bien que tu viennes me réciter ceux que tu apprends à l’école.

Célie promit et régulièrement fit un détour par le banc pour contenter la vieille dame. Un jour, la gamine se décida : Qu’est-ce que vous tricotez ? J’ai l’impression que votre ouvrage n’avance pas, mais pourtant la couleur change.

Josie se mit à glousser. Clélie n’avait jamais entendu un rire pareil. Comme un gargarisme de graviers.

Les carrés de la vie

Je tricote des carrés, des carrés pas bien grands, c’est pour cela que tu ne vois pas l’ouvrage avancer. J’aime ça, travailler le petit, les détails. J’aurais aimé être bijoutière mais à mon époque peu de femmes exerçaient un métier, c’est dommage. Et toi qu’est-ce que tu voudrais faire dans quelques années ?

Clélie fit la moue. Je sais pas bien, avoua-t-elle. Peut-être poète ou météorologue. J’adore regarder les nuages.

Moi aussi, dit Josie. Regarde aujourd’hui je tricote en blanc, t’as remarqué les gros cumulus au-dessus de nos têtes ? Celui-ci, à ta droite, ressemble à un énorme chou-fleur. Je vais peut-être tricoter le prochain carré en vert, pour lui faire des feuilles.

D’autres cailloux s’entrechoquèrent dans la gorge de la vieille. Et Clélie rit à son tour sans savoir si c’était à cause de ce rire si bizarre, de cette histoire de couleur de laine ou de cette femme un peu poète. Un peu fofolle.

Vous vous asseyez toujours ici, formula un autre jour la jeune fille, parce que vous aimez ce coin ?

Josie désigna du menton la maison qui se tenait en arrière. Une petite maison beige aux volets bleu gris avec une pelouse proprette à l’avant. J’habite ici, dit-elle, derrière le mur. C’est mon banc, je t’assure, c’est moi qui l’ai fait installer. Le terrain est à moi jusque-là, dit elle en tapant des talons sur le sol. J’aime ça, regarder les gens passer, les jeunes qui partent et reviennent de l’école. Je ne connais qu’un seul prénom, le tien, mais je pourrais te parler du petit timide qui descend toujours en dernier, de la rousse qui attend que sa mère soit partie pour prendre la main de son amoureux, du grand dadais qui traine son sac comme un ballot de linge puant.

Ah oui, Kévin ! s’exclama la demoiselle en riant. Et personne ne vient vous parler ?

Si parfois. Mais tous les gens que je connaissais bien on finit par mourir. J’attends mon tour les aiguilles à la main. Je tricote la nature, ce que je vois, ce que je sens, parce qu’être vivant c’est ressentir. Je ne sais ni peindre, ni écrire, ni composer de la musique, je tricote des carrés, tous les mêmes. Non, pas tous les mêmes, je choisis la couleur en fonction de mon humeur et puis, regarde, dit Josie en sortant un carré vert sapin de son sac. Regarde, insista-t-elle en pointant du doigt quelques mailles plus foncées, la laine est joueuse, elle crée des motifs !

Josie affichait un sourire tout de dents déchaussées. Je te fais marcher, c’est moi qui suis une farceuse. J’ai trouvé un bout de laine foncé au fond de ma caisse et j’ai eu envie de l’ajouter parce que la veille le sapin là-bas était couvert d’étourneaux.

Vos carrés, c’est comme une poésie de la nature, dit Clélia en relevant les yeux de l’ouvrage. C’est un peu ça, ils sont destinés à rester après moi et à témoigner de ce monde avec mes yeux. Ainsi mon expérience de l’existence pourra peut-être guider d’autres personnes dans la recherche de leurs propres émotions.

Comment vous allez vous y prendre ? s’inquiéta la jeune fille. Je n’ai pas encore décidé, avoua son ainée.

Une vie en héritage

Des semaines plus tard, Clélie n’aperçut pas la tricoteuse pendant quelques jours, le temps se montrait particulièrement maussade. Les volets gris bleu restaient en partie fermés, mais la gamine n’osait pas aller frapper à la porte.

Un jour enfin, elle se décida. Un homme bien plus jeune que Josie lui ouvrit sa porte. Ah c’est toi Clélie, je ne savais pas où te trouver ! Ma mère m’a confié un paquet à ton intention. Elle tenait plus que tout à ce que je te le remette.

Elle est où, Josie ? s’inquiéta Clélie qui commençait à comprendre.

Elle s’est éteinte il y a trois jours, sereine, en disant qu’elle avait terminé son ouvrage de la vie, qu’elle avait fait de son mieux, que ses ratés n’avaient pas été trop désastreux et que les réussites lui avaient apporté beaucoup de bonheur. Qu’il était plus que temps pour elle de passer le relais !

Clélie dut ouvrir grands les bras pour saisir le colis, remercia et ne le déballa qu’arrivée au niveau du banc devant la maison, où elle put enfin le poser.

Elle en extirpa une grande couverture en laine tricotée, confectionnée à partir de pièces colorées cousue s entre elles. Clélia observa quelques carrés l’un après l’autre, remarqua une ombre dans un coin, un point plus serré sur l’un, une maille lâche, un fil brillant. Elle passa le plat de la main sur certains. Le vert était très doux, le bordeaux plus rêche, le bleu pâle piquait un peu.

Un résumé de la vie d’une adulte, de celle qui l’attendait et qui forcément avait une fin.

Douceur

Quand Clélie fut seule dans sa chambre, elle s’enveloppa bien serrée jusqu’aux joues dans la couverture et se mit à pleurer à grosses larmes qui mouillaient la laine près de ses yeux.

Enfin le flux cessa. La jeune fille sentit la chaleur de la couverture la saisir, l’envelopper. Comme si une main s’était tendue vers elle, elle se sentit apaisée.

L’Ombre du vent

J’ai trouvé ce roman dans la boîte à livres de mon entreprise et l’ai embarqué sur l’incitation de ma collègue Geneviève qui m’a dit que son mari l’avait adoré. Je ne peux que l’en remercier.

L’adolescence, l’amour, la jalousie, la littérature sont les thèmes de L’Ombre du vent, le livre 1 de la tétralogie Le cimetière des livres oubliés écrit par Carlos Ruiz Zafon, une histoire dramatique sur fond d’Histoire d’Espagne.
Des personnages dessinés avec grâce, des dialogues enlevés et une écriture admirable si joliment imagée. Un merveilleux voyage dans le temps et dans les livres.

Avec un texte aussi ciselé, je n’ai pu tout au long de ma lecture qu’admirer le travail virtuose du traducteur, François Maspero. Je ne connais pas grand-chose au travail de traduction mais je touche du doigt combien il doit être difficile de restituer l’oeuvre d’un auteur à la nuance près.

Un roman qui m’a enchanté. Et pour ne pas perdre cette magie des yeux, je croque le deuxième tome !

Je l’aimais

Parmi les romans lus cet été, Je l’aimais d’Anna Gavalda. Dans ces dialogues entre une jeune femme quittée par son compagnon et son (nouvellement ex) beau-père, l’auteure nous entraine dans des questionnements sur l’amour, la vie, le désir, les renoncements, les doutes et les lâchetés. Des propos tendres, généreux et des personnages tellement humains.

L’aéronaute

Quelques dizaines de personnes se pressent devant la grange. Quand est-ce qu’on s’envole, maman ? s’impatiente un ado. Quatre personnes en uniforme sortent alors du bâtiment dans le mouvement ordonné d’une parade. Chemises blanches à galons dorés, casquettes au logo ailé vissées sur la tête, port altier, ils font leur petit effet. Devant le dernier modèle d’Iphone, l’adolescent aurait le même regard ! La seule femme du quatuor prend la parole. Les passagers, rangez-vous à droite, les accompagnateurs à gauche ! Regroupez-vous par équipage à l’appel de votre nom.

Philippe et Catherine, vous pouvez immédiatement rejoindre la jeep là-bas pour le vol VIP, avec Bernard Latouche, dit Berny, pour pilote ! Pendant que le professionnel le plus âgé sort du rang pour se rapprocher du couple, la femme continue à égrener sa liste. Paul, Selma, Marine, Edgard, Marie-Louise, Rachid…

C’est la première fois que vous allez voler ? demande Berny pendant que Zad, son équipier, les conduit vers le terrain de décollage.  Qu’on vole, non, mais c’est une première en montgolfière, répond Catherine. Un peu d’appréhension peut-être ? Pas vraiment, assure Philippe, mais curieux de connaitre de nouvelles sensations.

Berny regarde sa fiche, Vous êtes Catherine et Philippe, c’est bien cela. Bon, j’aurai oublié vos prénoms dans cinq minutes, ne vous étonnez pas si je ne vous appelle pas. Vous avez qu’à nous appeler Machin et Machine, si ça peut vous aider, suggère Catherine.

Dans le champ récemment fauché, Zad et Berny s’attellent à la préparation du ballon tout en distribuant des consignes aux deux passagers. Tenez la toile ouverte comme ça devant le souffleur, c’est bien. Avant de monter dans la nacelle, quelques règles de sécurité. Il faudra vous tenir l’un devant l’autre, serrés sur le bord, les mains à l’intérieur. Vous êtes en couple, n’est-ce pas ? Alors la promiscuité ne devrait pas vous poser de problème. Pour grimper dans la nacelle, on met ses pieds dans les échancrures, on s’assoit et on lève les genoux pour basculer ses pieds à l’intérieur. Si vous êtes un peu sportifs, ça ira.

Le ballon s’élève dans le ciel. A tout à l’heure, Zad !

Vous avez quatre barrettes sur l’épaule, comment faut-il vous appeler ? demande Catherine. Je suis commandant de bord, répondit Berny en bombant le torse, mais appelez-moi Berny. Comment devient-on aéronaute ? poursuit la passagère. Une formation de plusieurs années, 400 heures de vol au compteur. Montgolfière ou avion, ça relève de l’aviation, d’ailleurs on a des modules communs avec les pilotes d’A320, précise-t-il avec une fierté apparente. Je voulais plutôt parler de votre vocation, dit Catherine. Ah ça, j’ai toujours été attiré par les ballons… regardez le château là, c’est celui de Sallier. Vous connaissez la région ? Pas bien, répond Philippe.

Les gens nous regardent d’en bas, faites bonjour ! ordonne le pilote. Penchez-vous un peu plus, ils sont contents de nous voir, ajoute-t-il avec de grands mouvements de bras comme s’il voulait éloigner des pigeons. C’est comme ça que j’ai rencontré ma femme, elle m’a vu en ballon, elle a craqué, dit-il en gesticulant de plus belle. Catherine reçoit sa main dans le visage, sans qu’il s’en aperçoive, tout à son affaire de salut à l’intention d’un petit groupe de personnes massées sur un parking. Oh, regardez, il y a une fête là-bas, on entend de la musique. Ce doit être dans le nouveau gymnase… Vous parlez du bâtiment gris avec les trois cheminées ? demande la passagère ? Oui, c’est ça, le gymnase, confirme Berny. J’ai entendu parler de l’inauguration d’un centre aquatique, ce ne serait pas plutôt cela ? insiste Catherine. Non, non, c’est un gymnase, et là regardez on dirait une estrade avec des gens dessus, qui nous regardent ! Si ça se trouve y’a la presse, on se verra dans le journal demain. La montgolfière vient nous saluer ! ça ferait un chouette titre.

On se rapproche de la rivière, se réjouit Philippe. On aperçoit une chaussée, là-bas. Y’a une écluse avec un magnifique petit manoir juste au bord, confirme Berny. Il est à vendre je crois. Moi qui suis amateur de belles pierres, j’y habiterais bien. Pas vous ? Je ne sais pas, certainement, il faudrait voir, répond Catherine. Vous faites bien la difficile, si on vous le donnait, vous ne le prendriez pas ? Il ne doit pas être facile à entretenir, souffle Catherine sous le regard amusé de son mari. Alors elle vous plait cette région, maintenant ? demande Berny. On va atterrir là-bas, regardez Zad nous fait signe.

Deux minutes plus tard, la nacelle se pose sur un terrain de foot. Nickel, vous avez été d’excellents co-pilotes, les complimente Berny tandis que Zad manœuvre la jeep pour l’amener au plus près de la nacelle. On n’a rien fait, constate Catherine.

Quand la nacelle est arrimée à la remorque, la toile savamment repliée dans sa housse, Berny attrape deux feuilles cartonnées dans la jeep et les remet au couple. Vos diplômes. Vous savez voler ! clame-t-il. Zad, qui vient d’installer une petite table de camping sur l’herbe, sort une bouteille de champagne d’une glacière et quatre gobelets en carton. On va trinquer à ce premier vol ! dit Berny. C’est pas la peine, c’est le vol qui nous intéressait, dit Catherine. On a opté pour la formule VIP pour ne pas être vingt dans la nacelle, ajoute Philippe. Mais Berny insiste. Avec cette formule, on doit prendre soin de nos hôtes pour qu’ils se sentent VIP ! Alors c’est champagne obligatoire ! déclare Zad en débouchant la bouteille.

En levant son gobelet en carton, Catherine lance, A ton anniversaire, chéri ! Et à l’intention du pilote et de son équipier, elle précise Ce vol, c’est mon cadeau d’anniversaire, il y a des années plus importantes que d’autres ! C’est pour vos cinquante ans, n’est-ce pas ? raille Berny. Un peu plus, confie Philippe. J’ai lu votre fiche, s’amuse le pilote, hein Zad, on sait tout sur eux ! C’est moi qui ai cinquante ans, à peine plus, ça vous étonne ? Je sais, on m’en donne quarante-cinq. J’ai fait beaucoup de sport, c’est vrai. Ah oui, quels sports? demande Catherine. De l’athlétisme, au niveau national, j’étais bon. J’ai côtoyé Galfione et Diagana, du lourd. Vous étiez spécialisé dans quelle discipline ? interroge Philippe à son tour. Oh un peu dans tout, répond Berny. Bon allez, on rentre à la base. Achetez le journal demain, si ça se trouve on aura une photo !

Le lendemain matin, l’employée du manoir près de l’écluse pose l’édition du jour du journal local sur la table où ses nouveaux patrons, les Vauguin, vont petit-déjeuner. A la Une la photo d’un bâtiment gris surmonté de trois cheminées. Philippe et Catherine Vauguin, en présence de Manuel Belon, maire de Sallier, inaugureront ce soir le centre aquatique qu’ils ont fait construire pour accueillir les futurs champions de natation de notre région. Catherine Vauguin, plus connue sous son nom civil Catherine Paille, est doublement championne du monde du 400 mètres brasse et championne olympique du relais 4×100 m quatre nages. Après son retrait de la compétition, elle a effectué une carrière scientifique au sein du Centre de recherches sur les potentialités physiques et psychiques de l’humain. Aventurière et sportive de haut niveau, elle a effectué dans le cadre de ses recherches plusieurs missions extrêmes en Alaska et au Népal. Nouvellement à la retraite, tout comme son époux Philippe, qui a été pilote de chasse avant de devenir le PDG de la compagnie d’aviation Azur, elle a décidé de venir s’installer dans sa région natale, où vit encore sa mère, Louise Paille, et d’y encourager la natation à haut niveau, en mettant à disposition des nageurs et nageuses ambitieux de la région des installations et des moyens à la hauteur de leurs objectifs…

Avant de refermer derrière lui la porte de son appartement, Bernard Latouche se retourne vers sa femme, S’il te plait, achète le journal, il y aura peut-être une photo de ma montgolfière survolant Sallier !

 

Les livres des vacances

Cet été, les soucis de santé de ma mère et, dans une moindre mesure, les caprices de la météo sont venus contrarier mes congés. Je n’ai rien eu d’autre à faire que d’accepter ces coups du sort et composer avec les incertitudes. La vie avec ses accrocs est une bonne instructrice et j’ai réalisé de nombreux progrès en ce sens ces dernières années !

Je me suis ainsi laissée porter par les vagues. Jusqu’à mes lectures que j’ai choisies sur mon chemin, délaissant ma PAL emportée (je devrais dire mon SAL, sac à lire), pour picorer des livres moins exigeants.

Nothomb, Puertolas, Ledig, Schmitt, Zafon, Gavalda, Pingeot… se mirent sur ma route. Je vous ai parlé la semaine dernière du roman de cette dernière, j’écrirai peut-être sur d’autres plus tard.

Dans le lot, il y eu même Christine Angot, que jusque-là je dédaignais, sans me souvenir si c’était à cause d’une mauvaise expérience de lecture, déjà, ou seulement de ce que j’entendais dire de ses textes.

Dans une boîte à livres, j’ai trouvé Un tournant de la vie, avec cette mise en garde signée d’une lectrice, écrite en gros sur la page de garde, comme après un accès de colère : NUL – Style journalistique – mauvais français – improbabilité du récit – A DECONSEILLER de toute urgence.

Cette alerte n’a fait que renforcer ma curiosité, et j’ai embarqué le Poche.

Mais après une cinquantaine de pages, des lignes et des lignes de dialogues d’une insipide platitude, je l’ai définitivement refermé. Et rapporté dans la boîte à livres où je l’avais retiré. Pour un autre lecteur qui l’appréciera peut-être.

 

Les Invasions quotidiennes

Première rencontre avec Mazarine Pingeot, en tant qu’écrivaine, avec ce roman Les Invasions quotidiennes, portrait d’une jeune femme bien d’aujourd’hui en lutte quotidienne avec son ex-mari, ses problèmes d’argent et ses aspirations. Tout y est, les copines de « bon conseil’, la mère toxique, le père lâche, les enfants tiraillés entre père et mère, les soucis ménagers, les achats compulsifs… au travers de situations et de réflexions pleines d’humour. Un roman frais et pétillant !